Coeur de loup!

Samedi 29 novembre - 10h - Chez Gauti

Valentina est lovée dans les bras de Oz, dans le plus simple appareil. Leurs corps sont chauds. Oz l'avait ramenée dans le lit qu'ils avaient boudés plus tôt, alors qu'elle s'était endormie à la belle étoile. Leur échange l'avais surpris, mais plutôt rassuré. Sans jamais être particulièrement gauche, il avait toujours été plus à l'aise dans ses échanges charnels avec les hommes. Cela le rassurait, peut-être parce que ce langage du corps lui était connu.
Et pourtant il préférait clairement les courbes, la sensualité et la sensibilité des femmes.

La bestialité que lui avait offert Valentina cette nuit avait été tellement délicieuse. Lui qui avait toujours été particulièrement doux avec ces demoiselles, il ne se serait jamais douté qu'il aurait autant désiré et apprécié ce type d'amour.

Il s'était réveillé le premier et avait pris la liberté d'aller préparer en catimini un café pour tous les deux. Cela sentait bon dans la chambre et le soleil malingre d'hiver traversait malgré tout les voilages du vasistas.
Il était bien. Probablement heureux. C'était difficile à dire, il n'avait jamais ressenti cela.
Alors qu'il se perd dans la contemplation des volutes dessinées par ses cheveux sur son visage, il était certain que c'était la bonne. Tout ça était trop intense, trop fort. Elle occupait tout son esprit, tout son cœur, son corps et il ferait tout pour elle. C'était décidé. Il serait à elle.

Valentina sent l'angoisse poindre avant d'ouvrir les yeux ou de former la moindre pensée cohérente. Son esprit s'éparpille au gré de ses inquiétudes : Antonius et les autres disparus ; Astrid, peut-être seule et vulnérable dans leur chambre ; sa mère et sa folie mal soignée, mal comprise, mal acceptée. William. Tout ceux qu'elle n'a pas pu sauver, ou qu'elle a laissé à leur sort pour se concentrer sur son plaisir égoïste.

Ce n'est que quelques longues secondes plus tard qu'elle se souvient de l'exercice que la psy lui a inculqué. Elle inspire longuement, les yeux toujours fermés, humant l'odeur de café qui flotte dans la chambre. Passe en revue ses actes de la veille ; analyse son propre comportement.

Je n'ai pas voulu sauver quelqu'un contre son gré. Je n'ai pas usé de violence de manière abusive. Mais j'ai usé de violence verbale inutile pour faire souffrir un innocent. Elle esquisse un sourire en pensant à leur nuit ; laisse ses doigts courir sur le bras nu de Oz. Je pense toutefois m'être amplement rattrapée depuis.

Elle fronce légèrement les sourcils, bien décidée à achever son monologue intérieur avec le plus grand sérieux.

Le monde n'est pas peuplé de moutons dont je serais le chien de berger, la protectrice souveraine. Ceux qui souffrent sont mes égaux et dois les traiter comme tels.

Délivrée du poids de ses angoisses matinale, elle ouvre enfin les yeux et serre Oz contre elle le temps de s'habituer à la lumière qui perce les voilages, puis cherche son regard. Elle s'arrête sur son cou, où elle distingue soudain une ecchymose multicolore, et, en son centre, la marque nette de ses dents. Sa belle assurance s'envole tout d'un coup, et elle lui demande, visiblement inquiète, en touchant la marque du bout des doigts :

"C'est moi qui ai fait ça ?"

Oz rit et hausse les sourcils en faisant son en caressant son dos.
"Ou moi peut-être..."

Il roule sur elle et l'embrasse longuement, sa main glissant sur ses cuisses, exploratrice et possessive.
"C'est une nuit délicieuse..."

Oz l'embrasse de nouveau et grognant.
"Je ne serai pas contre un round two... tu aimes les gâteries au réveil?" demande-t-il avec sa légèreté habituelle et sans la moindre gêne. Il se faisait plus félin contre elle.

Valentina demeure perdue dans ses pensées, les yeux dans le vague ; lorsqu'il lui pose la question, elle le regarde une seconde sans comprendre, puis secoue la tête avec un demi-sourire qui cache mal son trouble, et se lève pour trouver ses affaires.

Elle se retourne pour lui parler, et aperçoit soudain les traces de griffure sur son dos. Elle laisse tomber le t-shirt qu'elle venait de ramasser, et vient s'asseoir sur le lit près de lui.

"Je... Je me souviens pas t'avoir fait tout ça. Je... j'ai jamais fait ce genre de... trucs."

Elle semble vraiment inquiète.

Oz est clairement déçu de la voir partir. En fait non, briser le contact est presque douloureux...

Il se redresse et s'assied, sans sortir du lit, lui offrant son plus beau sourire.
"Cela m'a plut... en fait..."
Il secoue la tête.
"Je ne sais pas comment te dire c'était... comme... normal... C'est probablement ce que je voulais aussi..."
Il sourit, plus complice, penchant la tête sur le coté, faisant son mignon.
"Je ne suis pas en sucre tu sais..."

Il valait mieux détourner la conversation, ne pas la mettre mal à l'aise.
"Tu veux du café?"

Il sert les deux tasse de la petite cafetière à l'italienne semblant avoir infusé au moins des milliers de petits noirs.

"J'ai regardé on peut prendre un avion à 14h..." souffle-t-il comme si c'était naturel.

Valentina enfile ses sous-vêtements et son t-shirt en l'écoutant, puis acquiesce lorsqu'il mentionne le café ; elle s'assied en tailleur sur le lit et boit en tenant sa petite tasse à deux mains, le regard voilé par les souvenirs. Elle parle soudain d'un ton monocorde, sans entendre sa dernière phrase.

"Excuse-moi je voulais pas pourrir l'ambiance, c'est juste que... j'aime pas ça. Faire des trucs dont je me souviens pas."

Elle relève les yeux et croise enfin son regard. Elle y trouve le reflet exact des mots qu'il vient de prononcer : une joie de vivre sans nuages ; de l'affection, du désir, une pulsion vitale pure qui lui rappelle la sienne. Elle l'embrasse soudain en manquant de renverser le plateau. Et murmure :

"Oui. C'était presque normal. J'avais l'impression d'être... moi-même. C'est ce qui m'inquiète un peu. C'est ce qui me rend heureuse aussi."

Elle sourit, et s'allonge sur le lit, la tête sur ses genoux, savourant l'instant.

"Je suis une fille compliquée, au cas où tu avais encore des doutes. Mais je rêve où tu as parlé d'un avion ?"

Oz est de plus en plus déçu en la voyant se rhabiller, mais ne fait aucune remarque. Il avait probablement du s'emballer un peu trop... mais il était tellement bien avec elle.

Rassuré par le baiser, il caresse alors ses cheveux tendrement.
"Faut jamais être inquiet d’être soi-même non? Et puis ton toi me plait vraiment vraiment vraiment... Même s'il est compliqué. Je suis pas certain d’être simple non plus. On est tous compliqués non?"

Il se penche pour déposer un baiser sur sa tempe.
"Et l'avion, c'est pour aller au blue lagoon ! On pourra dormir à Reykjavik et rentrer demain!"

Elle se redresse et s'assied à califourchon sur ses genoux, les bras autour de son cou.

"Le blue lagoon... Tu es sérieux ? Mais... Les recherches... Les disparus..."

Elle se mordille l'intérieur de la lèvre, pensive.

29/11/2028 10:07 - Oska -> Valentina
Salut Valou    je vais chez Edvin faire le point je peux passer te voir aprés ?"

Oz affiche un sourire ravi et émoustillé alors qu'il l'accueille sur lui, ses mains glissant naturellement sur sa chute de reins, puis sur ses cuisses. Il prenait plaisir à retrouver le contact de sa peau.
"On va parler avec mon papy ce matin..."

Il dépose un premier petit baiser dans son cou, puis continue vers la pointe de son épaule, ponctuant ainsi ses dires.
"Mais tant que Valur ne me recontacte pas... Et puis on pourra gérer à distance... on est pas des flics non plus et... c'est le week-end... Laisses-moi te faire un eu rêver... Et profiter de la vie... Avec toi..."

Valentina sourit avec une petite moue de culpabilité ; elle est visiblement sur le point de céder lorsqu'elle voit l'écran de son portable s'allumer sur le sol, à deux pas de son jean. Elle penche la tête ; n'aperçois que la photo de profil.

Elle baisse les yeux en soupirant.

"Oh merde. Tu vas me détester... J'ai promis à Oska de le voir aujourd'hui !"

Elle écarquille soudain les yeux, joyeuse.

"Oh ! J'ai une idée... Tu connais un café genre diner en ville ? À l'américaine ? Je sors que pour boire la nuit j'ai pas fait de repérage, pas trop d'appétit le matin... Mais là j'ai envie de bacon et de sirop d'érable et de café filtre bien fade et de montagnes de pancakes et de jus d'orange !"

Elle ponctue l'énumération de chacun des ingrédients d'un baiser sur son nez, ses joues, sa bouche.

"Si ça existe on pourrait l'y inviter ! Ensuite on part !"

Il se laisse bisouiller en souriant. Il n'y avait plus rien du jeune homme tendu et prêt à sauter à la gorge de tout ce qui bougeait à cet instant. Il ne ressentait ni colère, ni danger... plus aucune source d'agression à vrai dire... et c'était tellement reposant, tellement inédit !

"Ce qui s'en rapproche le plus c'est le Hamborgarafabrikkan... C'est vers l'église tu vois pas ? C'est pas la déco diner typique mais c'est une carte à l'américaine... J'y vais quand j'ai envie de vrai cheesecake!"

Sa main vient caresser sa nuque puis, la tenant plus fermement il l'embrasse fougueusement.
"Ça marche... Je vais réserver... l'avion et l’hôtel !"

Il semblait vraiment tout content, mais surtout, il était difficile de cacher qu'il était tout amoureux.

Valentina s'abandonne au baiser puis se lève, excitée comme une puce.

"Je peux te piquer une brosse à dent, une serviette et un t-shirt propre, si tu as ça ici ? Juste le temps de repasser chez moi... Sentir le tabac froid ça me dégoutte et me donne envie de fumer à la fois !"

Elle enlève le t-shirt avec une petite grimace, ramasse son portable et envoie un message à Oska. Ce n'est qu'ensuite qu'elle repense aux propos de Oz. Elle fronce les sourcils.

"Heu... L'avion, l'hôtel, tout ça, c'est pas un peu cher ? Tu veux pas faire genre, road trip et dormir dans la voiture, bohème et tout ?"

Elle sourit, un peu gênée.

Oz la regarde faire, appuyé sur ses bras en arrière, assis au bord du lit, toujours dans le plus simple appareil.

"Oh le road trip on se le fera mais peut-être pas en plein hiver et pour une nuit?"

Il se lève et enfile son boxer.
"Te prend pas la tête avec la thune... J'en ai, je m'en fous, je ne le jette pas par les fenêtres pour autant... J'en fais profiter soit les gens qui en ont besoin, soit ceux que j'aime... T'as pas à culpabiliser pour ça! Profite, hum?!"

Il vient l'embrasser, faisant son mignon.
"Viens, je vais te montrer la salle de bain..."

Valentina serre légèrement les dents, préparant ses arguments, puis baisse les épaules en soupirant avant de lever les mains en signe de reddition.

"Tu sais quoi ? J'ai décidé de vivre un week-end entier sans culpabilité aucune. C'est une première et ça ne va pas durer, donc profites-en !"

Elle se laisse entrainer vers la salle de bain avec un petit rire complice.

Il lui donne tout ce qu'il lui faut tranquillement puis passe dans son dos pour l'enlacer, regardant leur reflet dans le miroir au dessus du lavabo.

"Hey... J'ai vécu bien plus dans la rue et partagé bien plus de choses avec des gens qui n'avaient rien qu'avec la haute. J'ai essayé beaucoup de choses... de donner, de distribuer, à ceux qui n'avaient rien... comme si je faisais pénitence, d'avoir ce que j'ai... Et puis au bout d'un moment je me suis rendu compte que la plupart n'en voulait pas, ou le prenait mal, ou en faisait n'importe quoi, mais bon ça peu importe c'était leur problème mais... ça résolvait rien... C'est comme tout ces cons qui volent, trafiquent, pour avoir un peu plus mais la misère est toujours là..."

Il serre les dents, le sujet semblait plus douloureux qu'il ne voulait le montrer.
"Ils terminent en taule, laissent les familles dans la merde, en sortent, et recommencent... pour une poignée de billets qui engraissent à terme les puissants de toutes façons."

Il fait un geste de la main, comme pour balayer cette réflexion, et l'embrasse dans le cou.
"J'ai compris qu'il fallait agir plus haut, autrement, plus faire de pansement... Ma thune... Je l'utilise autrement, mais aussi pour rendre la vie un peu plus rose parfois. Sans faire la charité ou je ne sais quel truc tordu qui passe dans ta magnifique petite tête... "

Valentine l'écoute en l'observant dans le reflet, les yeux rivés aux siens. Son cœur se serre lorsqu'elle sent la douleur dans sa voix ; elle pose ses mains sur les siennes, les caresse doucement.

Lorsqu'il prononce sa dernière phrase, elle lui fait une grimace de gamine en souriant, puis change de comportement du tout au tout ; arque un sourcil charmeur.

"Tu ne crois pas si bien dire..."

Elle enlève ses sous-vêtements avec une lenteur appuyée, les dépose négligemment sur les épaules de Oz et lui décoche un regard suggestif délibérément surjoué.

"Il y a plein de trucs tordus qui passent dans ma petite tête, tu sais..."

Elle cesse son petit numéro de séduction en éclatant d'un petit rire joyeux, le débarrasse de la culotte et du soutien-gorge, puis se dirige vers la baignoire.

Oz sourit et retire son boxer à son tour après avoir fermé la porte à clé derrière eux, et rentre à sa suite dans la baignoire. Avant même de s'occuper de lancer l'eau, ses bras se ferment autour de son corps pour de nouvelles caresses.
Il soupire d'aise, de nouveau très excité.

"J'adore être contre toi... le contact de ta peau c'est..."

Il frissonne et rit de ses propres réactions.
"Je n'ai jamais ressenti cela avant... avec personne... et j'te jure c'est pas une connerie de barratin que je balance aux filles..."

Ses yeux noirs plongent dans les siens. Il était très sérieux, et toujours aussi intense.
"Y'a vraiment un truc entre nous... tu le sens aussi hein?"

Il voulait se rassurer... il avait soudainement très peur qu'elle lui file entre les doigts, qu'elle se rende compte qu'il n'était pas du tout un bon choix sur le papier. Au fond il ne pouvait compter que sur cette délicieuse attirance irraisonnée qui semblerait les attirer l'un à l'autre. Mais elle avait l'air de trop réfléchir, de se prendre la tête... elle réaliserait combien il' n'était probablement pas fait pour elle. Et si cela ne durait que l'espace d'un week-end ?

Oz mordille à son tour la pointe de son épaule, chassant ces mauvaises pensées. Il tâcherait d'en faire un week-end and parfait alors... même si l'idée d'une fin à ce bonheur simple le terrorisait.

Elle répond à ses caresses avec plaisir, mais semble soudain perdue dans ses pensées lorsqu'il pose sa question, puis regarde de droite et de gauche, comme si elle se méfiait d'espions imaginaires, et lui répond sur le ton de la conspiration :

"C'est pas juste moi alors ?"

Elle sourit, mais son regard reste sérieux.

"Je le sens, oui. Et ça m'inquiète un peu - comme la marque de tes dents sur ton cou. Je vais être honnête : il y a plein de truc chez toi qui..."

Elle hésite une seconde, puis pose une main sur sa joue pour le rassurer et sourit, persuadée qu'il pourra encaisser le choc.

"Je ne pensais pas être attirée un jour par quelqu'un comme toi. Fils de diplomate, impulsif, bagarreur, filou - pire, étudiant en droit..." Elle sourit. "Et puis j'ai compris que 'quelqu'un comme toi' ne voulait rien dire, au final. Que ces marqueurs ne voulaient rien dire sans le contexte, sans..."

Elle caresse sa poitrine au niveau de son cœur.

"Il y a quelque chose en toi qui me fait vibrer sur la bonne tonalité, qui me pousse à... l'harmonie. Je ne peux pas le dire mieux. Il y a quelque chose en toi qui... me force à être moi-même, ou à partir. Et je ne veux pas partir. Tu comprends ? Je sais que ça sera dur parce que je suis... difficile à vivre mais je ne veux pas rater ça, je veux pas nous rater. J'ai l'impression que ça n'arrive pas souvent dans une vie. Peut-être que je me marrerai en pensant à ces mots un jour mais je ne crois pas. Je pense que c'est rare et précieux."

Elle s'assoit sur le rebord de la baignoire, dépassée par ses émotions, et lui prend la main, la serre de toutes ses forces sans bien comprendre pourquoi - puis dit d'une petite voix, les yeux rivés à son abdomen :

"Et puis je vais être franche, ces abdos ne gâchent rien."

Il frappe ses abdos du poing en les ayant contractés, faisant son malin.
"Attend j'y travaille dur!"
Avec une petite moue déçue et en prenant une pause de culturiste il demande : "Juste mes abdos?"

Oz rit de bon cœur avant de s'accroupir dans la baignoire et de prendre le visage de Valentina entre ses mains. Avec plus de sérieux, et beaucoup de douceur, ses lèvres viennent retrouver les siennes et il murmure.
"Je crois que c'est le plus beau compliment que l'on m'ait jamais fait... que je te pousse à être toi..."

Son sourire, doux et sincère se fait plus malicieux et il l'attire à lui, la faisant glisser dans la baignoire en tombant lui même à moitié, se cognant un peu la tête en riant alors qu'il l'accueille sur lui. Oz fait couler l'eau sur leurs deux corps emmêlés, reprenant de délicieuses caresses possessives.

Il se confie alors.
"Moi j'ai l'impression d'être en sécurité... d'être à ma place... là... je ne ressens plus ce sentiment d'injustice constant et cette envie d'éclater tout le monde, avec toi... la colère... pouf! Elle est partie, là, tout de suite..."
Il déglutit.
"Mais ça me fait flipper parceque c'est totalement inconnu pour moi... je vis avec la rage depuis... presque toujours!"

Valentina rit et ferme les yeux ; se laisse envelopper par la chaleur des corps et de l'eau. Elle cherche son visage de ses mains en passant les bras derrière sa tête ; caresse ses tempes, ses joues, effleure sa bouche. Elle parle avec douceur :

"Oui, lorsqu'on nous enlève la colère, on est parfois bien démunis... Il faut apprendre à la transformer en quelque chose de beau..."

Elle glisse ses doigts entre les siens ; le feu qui couve au creux de son ventre la fait hésiter entre le calme et la tempête.

"Je suis bien..."

Elle sourit, simplement heureuse de pouvoir prononcer ces mots sans avoir honte de leur banalité.

Oz rit, tout aussi bien.
"Putain moi aussi..."

Il l'embrasse plus fougueusement et caresse largement son corps, appréciant de le découvrir à la lueur du jour. Peu à peu ses caresses se font plus intimes. La baignoire se remplie et Oz et profite pour la faire glisser sur le dos et venir explorer sa peau du bout de sa langue, s'attardant sur ses seins, descendant doucement le long de son ventre. Il avait envie de l'entendre gémir, encore... C'était une mélodie si douce...

Le sourire de Valentina grandit, mais elle garde les yeux fermés, le regard serein, et fait mine de se reposer tranquillement. Elle se mord le bout de la langue, rentre ses ongles dans ses paumes pour ne pas rire et ne pas gémir ; joue - non sans délice - avec sa propre résistance face au plaisir. Elle finit par ne plus pouvoir feindre l'indifférence, et, par jeu autant que par discrétion, plonge la tête dans l'eau montante, laisse échapper un cri étouffé.

Elle se redresse immédiatement, genoux repliés contre elle, et l'embrasse longuement avec une avidité sans fard - mordille sa langue et ses lèvres avec la même sauvagerie amoureuse que la veille.

Elle sourit, conquise et conquérante.

"Votre générosité sera amplement récompensée, messire. Mais plus tard ! Votre dame a grand faim !"

Il se redresse, exposant sa virilité et rit.
"Ma dame va devoir me donner une douche froide avant cela!"

Oz termine de se préparer, tout complice et grand gamin avec elle, avant de descendre au rez-de chaussée une fois toute la chambre et la salle de bain rangée. Il avait demandé à Valentina de passer en premier pour expliquer à son grand-père sa présence.

Oz était plus excité qu'inquiet. Il n'avait jamais présenté personne à Gauti, encore moins fait cette folie que de ramener quelqu'un ici. Cela avait quelque chose de très officiel. Mais cela lui plaisait, très étrangement.

"Papy?"

Il tenait la main de Valentina, le cherchant dans la maison.

Oz vient le retrouver avec un sourire tout mignon, déposant un baiser sur son front, comme toujours.

"Ca va? Tu... Te souviens de Valentina? Je me suis permis de l'accueillir ce soir, tu dormais, je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu!"

Il sourit largement et s'assied face à lui, toujours mains dans la main avec Valentina.

"Dis, on voulait te poser d'autres questions sur ton ami Antonius. Y'a eu d'autres disparitions et... on essaye de trouver des liens... Mais... tu te souviens, il avait une chérie, une certaine Ophélie il t'en avait parlé?"

Valentina rougit jusqu'aux oreilles, prisonnière de son respect excessif pour les personnes âgées. Elle tente de prononcer quelques mots de politesse, mais son esprit est entièrement focalisé sur les événements de la veille et de la matinée : elle se demande si elle n'a pas fait trop de bruit - si Gauti les a entendu. Elle finit par bredouiller :

"Bonjour Monsieur... bonjour Gauti. Merci pour votre hospitalité !"

Elle sourit jusqu'aux oreilles, crispée, sans savoir quoi faire de sa main libre, mais se concentre soudain lorsque Antonius est mentionné.

"Nous cherchons à en savoir plus sur Ophélie - c'est la seule piste que nous n'avons pas exploré... Vous vous souvenez bien d'elle ? Si je peux me permettre de vous poser cette question !"

Oz sort son téléphone nonchalamment, tout au moment présent, à la présence de Valentina. Il se tend et fronce les sourcils en lisant le message, se levant d'un bond.
"Merde..."

Il montre le message à Valentina avant de copier et coller le message à Rafael, lui demandant en urgence de vérifier.
Il appelle immédiatement Valur.

Oz grimace et sort machinalement une cigarette, allant dans le couloir. il ne voulait pas que son grand père s'inquiète de ses magouilles.

"Salut mec, merci pour l'update. T'as pas juste plus de précision? L'heure à peu près, un coin à peu près? J'ai mon araignée qui regarde ça en ce moment, cela nous ferait gagner un temps précieux..."

L'adrénaline était délicieuse. Il adorait faire ça...

Il regarde Valentina à travers la pièce, jouant avec sa cigarette non allumée, quelque peu nerveux. Mais c'était une bonne nervosité. De celles qui vous font battre le cœur, dresser les poils...

"Ok, merci... Je vois avec mon araignée et je vais aller sur place... Tu me dis si t'as plus ok? Je fais pareil..."

Valentina regarde Oz s'éloigner d'un air soucieux, puis se focalise de nouveau sur Gauti. Elle s'assied sur le bord d'un fauteuil, sans prendre ses aises, et lui sourit avec une bienveillance non feinte. Il y a quelque chose dans l'air - les photos, l'odeur, la décoration surannée - qui lui rappelle l'intérieur de sa grand-mère ; l'incite à la franchise et au naturel. Elle se penche en avant et pose ses coudes sur ses genoux ; son menton sur ses mains jointes.

"Je suis désolée de vous déranger avec tout ça de si bon matin... Vous savez, je me fais beaucoup de souci pour ces gens. Les disparus. Nous ne voulons pas nous substituer à la police mais... faire notre part, vous comprenez ? Sauf que pour l'instant, nous n'avançons pas beaucoup. Et j'ai un peu l'impression d'être inutile."

Elle regarde dans la direction de Oz ; se demande à quoi rime cette histoire d'aéroport ; secoue la tête. Puis un sourire chaleureux et un peu nostalgique naît sur ses lèvres.

"Vous savez, Osvaldur m'a parlé d'Uru. Il m'a dit que en parliez bien. Surtout l'histoire de votre rencontre. J'aimerais l'entendre un jour. Si cela ne vous dérange pas."

Oz acquiesce avec sérieux.
"Ouais, c'est clair, sans parler que des gens disparaissent. Écoute je pars à l'aéroport, j'te rappelle! Merci mec!"

Il raccroche et rejoint le salon, toujours animé par l'adrénaline, nerveux.
"J'suis désolé de vous interrompre, mais je vais partir à l'aéroport. Valentina tu viens avec moi?"

Valentina se lève, cherche le regard de Oz pour tenter d'évaluer la gravité de la situation. Elle hoche simplement la tête.

"Je viens avec toi."

Elle se tourne vers Gauti avec un sourire d'excuse.

"Et je viendrai dîner avec joie, monsieur !"

Oz vient embrasser son papy sur le front.
"Désolé papy, on a un truc à régler, mais on revient ok? Tu ferme bien dernière nous? On dine demain soir? Je te ferai de la moussaka si tu veux..."

Oz propose sa main à Valentina pour l'aider à se lever puis se prépare rapidement, filant vers la voiture.
"A plus papy! Sois prudent!"

Il s'empresse de retirer la bâche sur la voiture et la range en chiffon à l'arrière. Il avait lancé le chauffage automatique depuis l'intérieur et elle était prête à partir.

"On a pas intérêt à trainer si on veut les chopper ! J'espère qu'ils sont pas pressés..."

Il lance l'appel à Rafael de nouveau alors qu'ils prennent la route.

Valentina le suit sans mot dire, portée par l'adrénaline. Elle s'assoit et regarde d'abord la route en silence ; ses pensées ne sont que stratégie et colère. Elle lui parle d'une voix ou se mêlent décontraction et concentration :

"Du nouveaux sur Sally and friends ?"

En rallumant son téléphone, Valentina voit que Yannick lui a envoyé un message, plus tôt dans la matinée.

28/11/2028 - 7:03 - Yannick --> Valentina
Coucou, je viens de faire un tour au port, Antonius avait un bateau mais je n'y ai rien trouvé d'intéressant. J'ai parlé aussi avec quelques marins mais rien de concluant non plus. Je pars donner un coup de main à la bibliothèque. Stp, dis moi que t'as du nouveau de ton côté ?

Oz fronce les sourcils.

"Les flics? Ils feront d'la merde! Ils font que d'la merde depuis le début non? On va aller voir déjà ce qu'il y a à voir. Ok? Je fonce là, je vous dit... Le prof il peut pas venir? Je sais pas si y'a des trucs magiques, nous on pourra taper mais c'est tout!"

Oz échange un regard avec Valentina, sa main venant se poser sur la sienne. Malgré la situation, il restait toujours content d'être auprès d'elle... avec elle. Il partaient en mission ensemble, et cela avait l'air de lui plaire à elle aussi. Au moins de lui aller.

"Ok mec, on est là et on fonce. Donne-nous un max de choses!"

Il marque une pause, souriant niaisement et demande.
"C'est allé avec ta blondinette?"