Astrid

"Dévergondée", "déglinguée", "cinglée"... Il y a beaucoup de bruits qui courent sur Astrid, et elle s'en moque éperdument. C'est ce que Valentina admire le plus chez sa coloc : elle se contrefous de ses détracteurs - et ils sont nombreux.

Astrid, c'est un peu la mentor de Valentina : elle est en doctorat de sociologie et lui passe pas mal de bouquins de socio anglophones plutôt rares. Elle prépare une thèse sur le rapport des jeunes islandais à la nuit et au jour polaire, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle étudie son sujet de très près. Elle sort tous les soirs, et noirci des petits carnets à longueur de journée - lorsqu'elle est éveillée.

En dehors de cela, Valentina ne sait pas grand chose sur elle. Elle parle anglais couramment, mais Valentina l'entend souvent parler une autre langue au téléphone; néerlandais, flamand, elle ne saurait dire. Un jour, elle a entre-aperçu des essais anti-fascistes très virulents prônant la lutte armée dans une pile de bouquins qu'elle avait oublié de ranger. Valentina s'est dit qu'Astrid était peut-être une réfugiée politique en lutte contre le régime d'Öropa, et s'est demandée si ses sorties nocturnes étaient toutes consacrées à sa thèse... Et si elle contribuait à la résistance depuis Akureyri ? Elle a toutefois chassé cette idée de son esprit : c'est beaucoup trop rocambolesque pour être vrai...