Nous sommes de retour, pour vous jouer de mauvais tours

Oz et Rafael continuent de se chamaillent gentiment mais avancent d'un pas rapide vers la salle de concert. A l'intérieur, le concert bat son plein, il fait chaud et ça commence à sentir sérieusement le fauve.

Grace à Astrid et sa tignasse rose, Oz repère très facilement Valentina, elle est installé au bar, elle enlevé sa veste.

A l'autre bout de la salle, Alva est toujours installé à la même place avec Lorig.

Rafael tapote sur l'épaule d'Oz.
"Tu veux que je vienne avec toi ?"

Oz sourit en coin.
"Nan ça va j'ai pas besoin qu'on me tienne la main! Va retrouver ta mignonne psychopathe!"
Il lui fait un clin d’œil complice, puis part fendre la foule, retirant son gilet à capuche pour ne pas succomber à la chaleur animale ambiante. Il stressait comme un dingue. Il n'avait aucune idée de comment il allait l'aborder, avec sa copine inquisitrice à côté. Tous les scénarios, toutes ses entrées étaient à chier.
Improviser, comme toujours... de toutes façons, il n'y avait pas de bonne manière c'était déjà tellement bancal. Après avoir pris une grande inspiration, il s'installe à côté de Valentina, accoudé au bar, en avant, et hèle Brimir.

Avec un sourire un peu niais et désolé il explique.
"Je sais pas ou est passé ma bière..."

Il a du mal à la fixer dans les yeux, du coup son regard glisse sur son t-shirt.
"Hey, cool t-shirt!"

Il ricane et se met un peu en arrière pour montrer son propre t-shirt Obey.
"Moi aussi j'ai mis un tee vintage..."

A Valentina

->"Merci. Rafael vient de revenir. J'espère que ta soirée va réussir à être belle. Je serai dispo pour parler demain"

Valentina reste bien droite, le regard rivé aux bouteilles d'alcool alignées derrière le comptoir, ne lui offrant que son profil; elle non plus n'ose pas vraiment le regarder. Elle répond d'abord à Alva:

--> Ca marche !

Lorsqu'elle parle, son ton est sombre, presque grave, mais il ne véhicule aucune menace; on peut uniquement y déceler de la peur.

"Je porte pas ça pour être cool. Tu me prends vraiment pour une hipster à deux balles ? C'est un avertissement. Les fachos sont pas vintage Oz, ils ont pas disparu. Et s'il y en a un me cherche des noises, il pourra pas dire qu'il a pas été prévenu."

Elle se tourne soudain vers lui, et comprend immédiatement qu'elle a bien fait de lui asséner sa petite tirade avant de le regarder ; il y a quelque chose dans son regard qui trompe sa méfiance naturelle, qui passe au travers de barrières intérieures qu'elle pensait imprenables.

Elle se penche vers lui comme par instinct, les yeux à demi clos, pose une main sur son épaule, cherche son contact, puis quelque chose en elle freine net; la présence d'Astrid, sa mise en garde, sa propre peur du rapprochement. Sans achever son geste, elle lui dit quelques mots à l'oreille, avec une aisance feinte et un sourire un peu triste :

"J'ai vraiment, vraiment besoin d'une clope. Oublie tout ce que je t'ai dit sur les mauvaises habitudes que j'essaie d'arrêter, je crois qu'avec ce qu'on vient d'apprendre, c'est un peu le cadet de mes soucis. Tu me suis dehors ?"

Oz prend sa première remarque comme une douche froide. Il ne comprenait pas bien d'où cela lui tombait. Il était donc revenu pour se faire punir?
Il la fixe avec un légère tristesse et souffle, plus hésitant.
"Heu... ouais... Je sais très bien ce que sont les fachos et ou ils sont, merci... Je fais pas des études de droit pour de la merde... et la personne que je respecte le plus au monde est en train de se battre contre eux à Öropa. J'essayais juste de détendre un peu l'atmosphère..."
C'était déjà pas facile de revenir après ça...

Une clope? Ce regard? Sa main sur son épaule? Ok, il ne comprenait vraiment, mais alors vraiment rien aux nanas... Ça partait dans tous les sens...

"O... Ok, il doit pas m'en rester des masses..."
Il hésite et répond tout bas.
"J'ai autre chose aussi si tu veux..."
Il reprend sa veste, sa bière, encore un peu abasourdi par tout ça, cela faisait probablement bien trop d'émotion pour une seule et même journée et son cerveau ne suivait probablement plus. Il lui fallait un reboot au plus vite.

Valentina semble étrangement apaisée par sa réaction attristée, et espère secrètement qu'Astrid n'en perd pas une miette. Ses yeux noirs brillent légèrement; elle semble à la fois bouleversée et heureuse. Désolée, désolée, désolée... Il fallait que je sois sûre.

Lorsqu'il chuchote sa dernière phrase, elle pose un doigt sur les lèvres d'Oz.

"Chut, Ósvaldur. Et pardonne-moi. Je t'expliquerai, mais dehors. Il faut vraiment que je fume. Cette journée est trop dingue."

Oz reprend un peu du poil de la bête et lui sourit en coin d'un air malicieux, sautant de son tabouret pour la guider vers le fumoir qu'il n'avait pas laissé indemne...

Il renfile son sweat, bien réchauffé par tout ça et ayant laissé sa parka à la table d'Alva, puis s'assied sur une chaise autour d'une petite table, sortant son paquet de cigarette.
"Moi je suis désolé mais j'ai besoin d'un joint... J'ai rien bu et rien fumé et je pense déjà pas droit..."
Il lui tend son paquet lui laissant le loisir de choisir ce qu'elle voulait.

Dans la pénombre du fumoir, le regard de Valentina s'attarde sur le paquet de clopes; elle croit deviner l'endroit où elle a écrit son numéro, quelques heures auparavant. Une éternité. Elle sourit et prend une cigarette.

Elle détend sa nuque en inclinant sa tête vers le ciel.

"On voit bien les étoiles en Islande. Ca paraît stupide dit comme ça mais je trouve ça super important. Quand j'étais jeune on voyait presque rien avec la pollution des grandes bases."

Puis, une seconde de silence plus tard :

"Je suis désolée. Pour la personne que tu respecte le plus au monde. J'espère qu'elle va bien. Je suis désolée, vraiment."

Il tire sur le joint longuement et hausse les épaules.
"Elle y est allé par choix tu sais... moi je voulais la suivre mais elle me l'a interdit. Genre ça allait m'arrêter... mais bon elle m'a donné de bons arguments... et m'a demandé de venir ici."

Il regarde le ciel à son tour et sourit.
"Dans pas longtemps cela va être la saison des aurores boréales... j'adore ça... Les dragons du ciel comme disais Gauti quand j'étais p'tit..."

Oz pianote un message pour Alva sur son téléphonne en se marrant et tire de nouveau sur son cône.

--> Alors il t'a dit Roméo? Il m'a demandé de pouvoir te le dire en live... Et bros before hoes! Le champ est libre Boucle d'or!

Le sourire de Valentina se fait enfantin.

"Les 'dragons du ciel' ? Wow ! J'ai hâte de voir ça."

Elle fait tourner sa cigarette dans sa main gauche sans l'allumer, et glisse sa main droite dans celle d'Oz, sans quitter le ciel des yeux. Elle parle tout bas, sans reproche dans la voix :

"T'aurais pas dû partir seul, tout à l'heure, c'est dangereux en ce moment. Bon, m'embrasser par surprise, ça c'était une erreur; prendre ce qu'on veut quand on veut sans attendre, ça fait un peu gosse de riche."

Elle serre sa main et rigole doucement en posant la tête sur son épaule.

De Alva a Oz

-> Et comment tu sais qu il l'a dit? Comment je sais que ce n'est pas lui qui essaie de faire faussement passer le message par ton téléphone, hum?
Merci petit oignon. Et désolée pour taleur. si je t'ai blessé. Je voulais pas. J'ai peut être forcé le trait pour donner le change à Lorig? Bonne soirée a vous

Oz frissonne à son contacte et ferme simplement sa main sur la sienne, avec grand plaisir. Il l'observe intensément dans l'obscurité, devinant ses traits, ses expressions...

Il est cependant piqué au vif lorsqu'elle parle de 'gosse de riche'. Après avoir perdu son sourire il reprend en ironisant.
"Ah ouais et comment on doit faire pour vous embrasser? te faire signer un contrat? Un peu de spontanéité, putain, vous bavez sur les histoires trop romantiques au ciné et tout, et quand ça arrive en fait ça vous plait pas..."

Il hausse les épaules et tire une taffe.
"Je suis désolée, je voulais pas t'agresser c'était juste.. spontané, je sais pas je sentais que c'était le bon moment..."

Il baisse les yeux, pose sa tête contre la sienne. Il était bien. C'était étrangement naturel. Il reste un peu pensif et silencieux avant de reprendre.
"Je suis techniquement un gosse de riche. Sur le papier, sur mon compte en banque, mais c'est pas la vie que j'ai eu... C'est pas la vie que je me suis fait... Mes parents ils ont pas su tenir leur rôle très tôt, du coup ils se sont dit qu'en me donnant plein de thune ça compenserait... Mais cette thune elle est pas à moi. J'la donne en général à mes potes, aux gens qui en ont besoin. Après j'vis pas dans la misère, mais j'prend juste ce dont j'ai besoin..."

Valentina finit par rompre le contact et recule d'un pas, un peu interloquée.

"Hé, non, c'était juste... C'était un clin d'oeil, une référence à ma connerie de cet aprem... Oh merde, je les enchaine aujourd'hui."

Elle soupire et se donne un petit coup sur la tête, visiblement excédée par elle-même.

"Je le pense pas vraiment. Le coup du gosse de riche. Je me doutais que t'étais pas comme ça. Mais j'aurais dû comprendre que ça allait pas te faire rire. Et sinon, j'aime pas les films romantiques. J'aime pas trop les surprises non plus. On se connait pas très bien, en fait."

Elle sourit, tristement maintenant, consciente d'avoir gâché ce bel instant. Elle ressent soudain le contrecoups du stress et de l'angoisse que lui a inspiré la vue de la chose de la bibliothèque. Ses traits se creusent et ses épaules s'affaissent légèrement. T'es vraiment trop conne.

Oz rit mignonnement.
"Hey... on s'est rencontré aujourd'hui, bien sur qu'on ne se connait pas bien... Mais on est là pour ça non?"

Il reprend sa main et essaye d'attraper son regard, beaucoup plus posé, beaucoup plus doux.
"Faut que tu te détendes, vraiment, ok?"
Il rit mignonnement et lui tend le cône.
"Ça peut aider?"

Il s'humecte les lèvres et reprend.
"C'est con hein... en plus tu me dis que t'aimes pas les films romantiques et je vais dire un truc hyper niais!"
Oz ricane, nerveusement, il se sentait pousser des ailes, le joint y était probablement pour quelque chose.
"D'habitude je suis pas comme ça avec les filles... déjà je me prend pas autant la tête. Je fais le gros bouffons, quand ça passe on devient pote et la plupart du temps ça casse. Mais chais pas... toi t'es différentes... j'ai pas envie... ni que ça passe, ni que ça casse..."

Il rit de nouveau et souffle sans reproche.
"En quelques heures tu m'as déjà retourné le cerveau..."
Son pouce caressant le dos de sa main.

De là où ils sont installés, ils peuvent voir l'entrée du Græni hatturinn qui est bien éclairée. Rafael en sort, tenant Alva par la main.

Valentina rayonne dans la pénombre en écoutant Oz, et étrangement, le fait d'apercevoir Alva et Rafael achève de la rassurer. Elle se rapproche du jeune homme et pose ses mains sur les pans de son gilet.

"J'aime pas les films romantiques mais parfois j'aime les trucs niais. Quand ils sont vrais."

Elle pose une main sur sa joue, et ses lèvres sur les siennes.

Un délicieux frisson parcours l'échine d'Oz. Les papillons dans le ventre, il les sent à cet instant. Y'avait pas à dire cette fille lui faisait vraiment de l’effet. Sa main vient caresser sa nuque, puis ses cheveux, très délicatement, alors qu'il prolonge le baiser.

Il sourit alors.
"Faut que je demande l'autorisation pour le french kiss?" la taquine-t-il avec sa subtilité habituelle.
Il était pourtant très doux et respectueux dans ses gestes avec elle.

Elle se marre, lui ébouriffe les cheveux et s'écarte légèrement pour fouiller ses poches à la recherche d'un briquet.

"T'es con."

Elle lui sourit tendrement; son regard se pose sur le cône.

"Et t'as raison, faut que me calme un peu... ce qui se passe me fout les jetons... Je sais pas si ton truc est la solution. Tu vas te moquer... J'ai jamais testé. Jamais eu le fric ou les amis qu'il fallait. Et puis on a toujours vécu dans un mouchoir de poche, et mon père a un odorat de dingue, genre j'osais à peine cloper, alors un truc comme ça, jamais..."

Elle rigole doucement, perdue dans ses souvenirs d'ado.

Oz sourit en coin et le lui tendant.
"T'inquiète, ça c'est du tranquille, ça te fera pas faire de bad, il est pas fort... C'est juste pour une bonne soirée..."

Il ricane et boit sa bière.
"Moi j'ai commencé trop tôt... Comme toutes mes conneries d'ailleurs... Mais j'aime pas les trucs trop durs ou qui te font partir trop loin. J'ai essayé pour pas mourir idiot et parce que j'en ai eu plein de fois l'occasion, mais ce qui m'intéresse c'est juste... de se détendre..."

Il rit.
"Ouais surement parce que j'en ai toujours besoin à force d'être tendu comme un string!"

Il la regarde en coin avec douceur.
"Ton père est militos alors? L'angoisse..."

"Bon, puisque c'est le jour des découvertes..."

Valentina lui prend le cône des mains, frissonnant légèrement au contact de ses doigts. Gamine...

"Ouais. Militos."

Elle se redresse, droite comme un i, et fait un salut militaire exagéré, sourcils froncés, mâchoire serrée.

"US Army ! This we'll defend !"

Elle pouffe; tire sur le cône; exhale longuement.

"C'était pas si mal. C'était pas génial non plus. J'ai découvert plein de pays différents, mais c'était souvent à travers le grillage de la base. Ecole le jour, corvées la nuit, réparer des tacots le week end pour se faire un peu de thune... J'avais pas souvent le temps de partir en excursions, quoi. L'impression de découvrir le monde et de faire du sur place à la fois."

Elle regarde le cône d'un drôle d'air et part d'un petit rire silencieux, avant de lui tendre.

"Ca me transformer en vraie pipelette, ce truc. Bref, tu connais sans doute mieux les States que moi. T'étais là-bas pour quoi ?"

Elle le regarde à travers la fumée, souriante.

Oz l'écoute avec plaisir, souriant tranquilement.
Il était ravi de ces confidences simples... juste un bon moment.

Après avoir récupéré le joint et tiré dessus il hausse les épaules.
"J'ai passé 8 ans aux états Unis... New York, Washington et Boston à la fin... que la côte est... j'en ai pas vu grand chose les cinq dernières années j'étais en centre de réinsertion pour jeunes délinquants. Mes parents sont partis au milieu pour l'Australie. J'ai fais le Pérou, le Maroc, la Chine et la Russie avant cela. C'était une belle merde là bas. Franchement je crois qu'il y a pas pire... tu l'as fait toi? Mon père est diplomate... Ma mère est femme de diplomate, mais moi je voulais pas être fils de diplomate..."

Il lui explique tout cela avec une grande décontraction.

Valentina écoute avec attention mais elle fronce les sourcils en détectant, du coin de l’œil, les allées et venues d'Alva et de Rafael dans la rue.

"Non, j'ai pas fait ce coin là... Les bases américaines y étaient pas vraiment bienvenues. Excuse-moi, je viens de voir Alva, j'ai encore les disparitions en tête et je dois..."

Elle sort son portable pour écrire un message à Alva :

--> Hé, c'est pas pour jouer les espionnes à deux balles mais je vous ai vu sortir et... Tu me dis si vous tombez sur un truc important ? J'aimerais aider, si possible. Si j'interromps qqchose de plus... personnel te sens pas obligée de répondre

Elle range l'appareil avec un un froncement de sourcils soucieux. Puis elle écarquille légèrement les yeux, un sourire un peu incrédule sur les lèvres :

"Attends, j'ai pas rêvé, t'as parlé d'un centre de réinsertion ?"

Oz rit.
"Ouais!! Je m'étais donné le défi de tenter toutes les cellules de tous les bleds ou on passait. Pour faire chier les parents... Enfin pour les faire réagir mais ils me passaient tout, nettoyaient mon casier, à chaque fois. J'en sortais indemne. Alors je recommençais. Parceque c'était injuste... et au bout d'un moment ma père a convaincu mon père de me faire assumer. Mais au final j'y étais bien dans ce centre. J'y étais plus à ma place. Et au moins la on s'occupe des gamins..."
Ce dernier point semblait lui tenir à cœur.

"Mais t'inquiète pas hein! Je faisais que de petites conneries, j'aimais tester les limites des lois absurdes..."
Il ricane, se remémorant ces souvenirs avec délice.
"J'étais con..."

De Alva a Valentina


->Hey. On a rejoint Ruben. Il est au Bláa Kannan. Je te tiens au courant si c'est ce que tu veux, pas de souci.

Valentina trouve son briquet et allume sa cigarette en regardant ailleurs, visiblement tendue. Elle porte la clope à ses lèvres, pensive, puis regarde Oz dans les yeux. Elle semble prendre très au sérieux le récit décontracté du jeune homme.

"Tant que tu n'as fait de mal à personne - à aucun innocent..."

Elle hausse les épaules. Elle tire sur la cigarette, et la braise donne à ses yeux un éclat étrange, amplifié par un froncement de sourcil plein de colère rentrée. Son portable vibre, mais elle n'y prend pas garde.

"Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Tes parents ? J'arrive pas à imaginer... Comment on peut pousser un gosse à... Ma mère est pas bien, dans sa tête, donc elle s'est jamais trop occupé de moi, et mon père était pas souvent là, mais je peux pas imaginer en arriver à... être heureux d'être séparé des siens..."

Oz s'assombrit et baisse les yeux, se perdant quelques t'instants dans ses pensées.
"Je... ne suis pas certain que ce soit un super sujet de discussion pour un premier rencard.."

Il se mord la lèvre, bien plus tendu. L'instant confession, le joint, l'envie d'être proche d'elle... tout cela contribuait à le faire continuer.

"J'en parle jamais... vraiment... mais tu sais... mes parents ne jurent que par l'apparence. Il faut être lisse, être parfait, être bien vu... ne pas faire de vague... leur boulot faisait aussi qu'ils étaient très pris. J'ai surtout été élevé par des nounous. Mais quand j'étais tout petit, j'étais pas comme ça. J'étais bien mignons, hyper obéissant, toujours dans l'attente de leur consentement de leur attention... J'aimais voir la fierté dans leur regard quand tout ce beau monde disait que j'étais "adorable", "très bien élevé", et j'en passe. Mais un jour un connard puissant avec un gros rang et un gros compte en banque à fait des déguelasseries... m'a fait des déguelasseries..."

Il marque une pause, tire sur le cône, sa jambe était secouée de spasmes nerveux et battait trop rapidement le pavé.

"Mes parents ont rien fait. Parceque ça se faisait pas, parceque ca leur aurait porté préjudice, la carrière de papa... et j'en passe... Au début j'ai pas bien compris, et puis j'étais deplus en plus mal. Et j'ai pas mis trop longtemps à commencer à les tester. Je devenais problématique, et ils s'en foutaient aussi. J'en valais plus la peine de toutes façons j'étais devenu sale. À peine s'ils le regardaient dans les yeux. Probablement parceque ca les met face à leur propre honte... Ils ont fait un autre gosse, mademoiselle parfaite... et ça leur a suffit. Je comprend pas pourquoi tu fais des enfants pour ça. Et je supporte pas que personne ne mette de tels parents face à leur merde, face à leurs responsabilités..."

Il commence à s'enflammer et changer le sujet de conversation, très mal à l'aise.
"Les gamins à problèmes, c'est toujours leur faute. On les retire à leurs parents, on les juge, on fait de la merde avec eux, mais les parents, on les confronte jamais à leurs responsabilités! Alors que putains c'est eux qui sont responsables de leurs gosses. Même si tu maitrise pas tout, tu te dois d'être la pour eux et d'essayer de résoudre la merde de tes enfants avec eux! T'es la pour les accompagner!!"

Oz serrait les poings, blanchissant ses phalanges, se concentrant sur sa respiration pour ne pas laisser monter trop vite sa rage à peine endormie.

Valentina l'écoute, de plus en plus distante, de plus en plus tendue. La porte du fumoir s'ouvre et se referme, laissant échapper la musique entraînante du groupe; les basses lui cognent les tripes et la tête. Elle tire longuement sur sa clope, se retourne vers le cendrier et écrase la cigarette rageusement dans un nuage de braises. Elle aimerait avoir quelque chose à frapper, n'importe quoi; évacuer la rage qui lui mange le cœur.

Elle essuie une larme de colère et se retourne au moment où Oz achève son récit. En voyant son visage, une vague d'émotion douche sa pulsion destructrice. Elle inspire. Tu pourras pas résoudre ça par la manière forte, cogneuse. Tu pourras pas résoudre ça du tout. Y a plus rien à régler, plus personne à sauver. C'est arrivé. Taper sur ses parents, sur le connard plein au as, ça le changera pas. Ca recollera pas les morceaux. C'est comme ça.

Elle lui prend les mains doucement, passe ses doigts entre ses paumes en tentant de desserrer ses poings, et l'enlace simplement, la tête sur son épaule, sans dire un mot.

Oz la serre alors avec force, mâchoires serrées. C'est tout ce dont il avait besoin. Une présence, un câlin, de l'attention, quelqu'un qui comprenait?
Il n'arrivait plus à s'arrêter. Il fallait que ça sorte.

"C'est pour ça que j'ai commencé à trainer dans les rues, avec les gosses livrés à eux même. Ceux dont tout le monde se foutaient. Partout... Et j'ai fait des conneries avec eux. Plus ou moins. Au début je voulais être éducateur... mais j'ai compris que c'était qu'un pansement. Il fallait taper plus haut, il fallait les défendre là ou personne faisait jamais rien pour eux parce qu'on les condamne juste parce qu'ils sont mal nés. Et je parle pas juste de fric. Le fric c'est que d'la merde, ça corrompt tout... J'veux devenir juge... et m'occuper que des affaires pour mineurs. Arrêter ces horreurs. J'veux être un juge pas corrompu, au services des mineurs, et pas des adultes..."

Il caresse ses cheveux. Elle sentait bon...

"Et tu sais ce connard... juste avant de partir des US... j'suis aller lui démonter la gueule... je l'aurais bien émasculer putain..."
Il tremblait de rage.
"Ça sert à rien, mais sur le moment ça m'a fait un de ces bien..."

Valentina l'écoute; ses larmes silencieuses se perdent dans le gilet de Oz. Lorsqu'il se tait, elle pose ses mains sur ses joues, et son front contre son front, les yeux dans les yeux.

Elle serre la mâchoire ; une détermination froide se lit dans son regard humide. Elle hoche lentement la tête et lui souffle d'une voix étranglée :

"Bien."

Elle écarte légèrement sont front du sien, passe ses mains autour de la taille d'Oz, et sourit, dans l'espoir visible de surmonter la détresse qu'à fait naître le souvenir :

"C'est bien que tu l'aies fait toi-même. Lui défoncer la gueule. Ca m'évitera le coût d'un billet d'avion pour les States. La biblio me paye pas assez pour ça."

Oz rit mignonnement, ayant quelque peu perdu sa façade de faux badboy.

"Oh si tu veux on peut refaire un raid à deux? Mais j'avoue je préfèrerai que ce soit pour autre chose... j'ai plus envie de voir sa sale gueule..."

Il renifle, ne semblant pas vouloir la lâcher et souffle d'une voix douce.
"J'ai très envie de t'embrasser..."

Valentina a un sourire espiègle.

"C'est une question ? Attention, les mecs préviennent jamais avant d'embrasser dans les films romantiques, il parait... La femme fait ça..."

Elle se cambre, le dos de la main sur le front, mimant une tragédienne qui se pâme, rougissant légèrement.

"... et l'homme... l'homme fait quoi, déjà ?"

Oz se marre et passe son bras dans son dos pour la soutenir, se penchant en avant au dessus d'elle.
De son autre min il soutient sa nuque et caresse sa joue de son pouce.
"Ouais enfin tu nous la fais film romantique d'il y a un siècle la!"

Il lui sourit, espiègle, sous le charme. Il n'avait pas été aussi apaisé depuis bien longtemps.
Oz vient très délicatement l'embrasser, laissant se prolonger le baiser, délicat, et juste ce qu'il fallait de passionné.
Il voulait prendre soin d'elle... il voulait tomber amoureux d'elle...

Dans leur petite bulle, plus rien d'autre n'existait. Ni les autres fumeurs, ni le concert, ni ces histoires de monstres sans queue ni tête. Il était juste bien, avec elle...

Isold Svansdòttir

--> T où ? jsuis enfin arrivée.

(@Oz à toi de voir quand est ce que tu regardes le tel.)

Valentina finit par se redresser et lui rend le baiser avec fougue, avant de faire un pas en arrière. Elle part d'un petit rire heureux en faisant la révérence.

"Ouais, j'avoue, mes références datent un peu. Y avait que des trucs préhistoriques à la maison, du noir et blanc souvent, sur des DVD, t'imagine ? Ok mes vieux sont vieux mais c'est un peu extrême !"

Elle regarde son portable, lit le message d'Alva et fixe le sol une seconde, visiblement soucieuse, puis semble prendre une décision et le regarde avec un sourire en coin :

"Tu veux qu'on profite un peu du concert ?"

Oz l'observe et écrase le cône avant de se lever énergiquement. Il se met tout près, caresse sa joue, plongeant son regard dans le sien. Il aimait garder cette intimité. Malgré sa petit taille pour un garçon il la surplombait à peine.

"Hey... si quelque chose te tracasse et que tu veux gérer cette histoire de squelette à la bibliothèque je m'en fiche ok? Je veux juste passer la nuit avec toi..."
Il grimace en réalisant ce qu'il avait dit et comment cela pouvait être interprété.
"Enfin j'veux dire... pas comme ça... juste... qu'on reste ensemble quoi..."

Il se morde la lèvre et sourit, plus espiègle.
"J'ai plus envie de te quitter..."

Valentina se rembrunit légèrement et fronce les sourcils, les yeux baissés.

"Faut vraiment que tu prennes tout ça au sérieux... la bibliothèque, le reste... J'ai pas envie de te... J'ai pas envie de perdre qui que ce soit d'autre, ok ? J'ai pas envie que des salauds me prenne... Que ces choses soient surnaturelles ou non, faut les prendre au sérieux, s'organiser, tu comprends ?"

Elle croise son regard et ses yeux sont pleins d'une détresse furieuse. Elle se détend, couvre sa main de la sienne. Ne le transforme pas en punching-ball, petite tête.

"Pardon, je... Alva m'a envoyé un message, ils sont en train de parler de tout ça dans un café pas loin. J'ai pas forcément envie d'y aller..."

Elle minaude.

"Mais ça dépend de ce que tu veux faire, j'ai pas forcément envie de te quitter non plus..."

Oz dégage une mèche de cheveux retombant sur le visage de Valentina, tenant sa main.
Il lui sourit, simplement, tranquillement.

"Je le prend au sérieux. j'y connais juste rien. Alors je dis des conneries. Après... je dis toujours des conneries... Tu sais, te prend pas la tête pour moi. Je suis un grand garçon, je sais prendre mes décisions même si elles sont pas toujours bonnes..."

Oz dépose un baiser sur son front.
"T'y crois, mon meilleur pote y croit, ça me suffit. Je vous suit, je vous aide. Attend..."

Il sort son portable et voit le message d'Isold.
"Merde! Isold est là!"
Il s'étire sur le bout des pieds pour voir par dessus la palissade et la chercher de vue à l'entrée...

Puis il lui envoie un message.
--> Je suis au fumoir Tu viens? Rafael s'est trouvé une donzelle et s'est cassé pas loin, toujours ces histoires de disparition prise de tête.

Il envoie un message à Rafael.
--> Vous en êtes ou de vos discussions? Y'a besoin qu'on vienne? Isold est arrivée.

Oz prend une grande inspiration et reprend pour Valentina, avec hésitation.
"Écoute, ma pote Isold... on est hyper proches. Des fois... en fin de soirée bien arrosé ça a dérapé et on est allé plus loin, mais c'est pas ma copine ok? Elle est cool... C'est un chaton perdu aussi... et c'est pas facile quand on la connait pas parce que... En plus elle est sourde, donc ça aide pas... elle en joue beaucoup... mais vraiment c'est une super nana... Mais je sais pas comment elle va réagir... J'ai jamais eu...de personne que je vais lui présenté comme importante... comme toi... avant de revenir ici..."

Valentina hoche la tête ; elle semble se détendre de plus en plus au fil de son explication. Dans son regard, la détresse à laissé place à un enthousiasme étrange. Elle lui sourit :

"Holà, t'as pas l'air bien ! Y a pas de problème. J'avais un pote sourd-muet donc j'ai fait un stage d'ASL, mais ça vaut que pour nous autres Américains je crois ? Et je sais dire que deux-trois mots, donc bon."

Elle incline sa tête de droite et de gauche, comme si elle s'échauffait, sans cesser de sourire. 'Mais c'est pas ma copine, ok ?'. Oh, ohohoh, en voilà une précision rassurante, Ósvaldur. Je m'attendais pas à rencontrer tes vraies-fausses ex le premier soir. Fuck it. Qu'elle vienne.

Valentina passe d'une pointe de pied sur l'autre en faisant mine de chasser le froid, sans trop oser s'avouer que la jalousie l'emplit d'une énergie bienvenue. Le ring, elle connait ; c'est son élément.

"Je crois que je vais te voler une autre clope, s'il t'en reste. On ne peut pas chasser toutes ses mauvaises habitudes d'un coup, hmmm ?"

Avant l'arrivée d'Isold, Oz souffle pour Valentina en lui donnant son paquet, les yeux rivés sur son écran.
"Raf est avec un certain Ruben, et Ömer, je le connais un peu ce gars, il est zarbe..."

Il accueille ensuite Isold avec chaleur, mais aussi un peu de gêne.
Il signe alors.
Ouais la meuf avec qui je suis allé à la bibliothèque hier. Elle est hyper zarbe mais bon... si ça lui va..

Il s'écarte pour présenter Valentina.
Je te présente Valentina, on s'est rencontré aujourd'hui chez mon grand père, l'histoire du vieux disparu, je t'expliquerai...
"Valentina, je te présente Isold, ma meilleure pote..."

Il fait une moue en l'observant, se mordant l'intérieur de la joue puis reprend.
J'veux pas déconner avec elle, elle me plait vraiment énorme...

Valentina se rend vite compte qu'elle a mal évalué la situation. Elle a fanfaronné en parlant de l'ASL pour se donner une contenance, mais ses bribes de connaissances s'échappent vite de sa mémoire. Sans les mots, sans les coups, elle est complètement sans défense. Elle se contente de saluer de la main en se cachant derrière sa clope, observant leurs gestes sans comprendre.

Oz laisse échapper un rire niais et hausse les épaules, signant rapidement.
Je sais pas, je crois que je suis amoureux... Te fous pas de ma gueule!

Il se racle la gorge et sourit à Valentina.
"On va quand même un peu profiter du concert et danser? A part si tu veux retrouver les autres?"

Valentina brûle soudain de l'envie de tout gâcher, là, maintenant ; d'exploser et de retomber dans sa solitude douloureuse et néanmoins confortable. Il y a trop d'inconnues, trop d'émotions, trop de souvenirs partagés. Presque indépendamment de sa conscience, son cerveau commence à calculer la hauteur et la résistance approximatives de la paroi de bois du fumoir, au cas où il faudrait prendre la poudre d'escampette. Ou tu pourrais ne pas agir en tarée complète. Tu pourrais essayer cette option, aussi.

Elle tire sur sa clope et l'écrase très dignement dans le cendrier, puis tente de sourire aussi honnêtement que possible en rendant son regard à Isold.

"Hey, les autres attendront un peu. Reykjavíkurdætur, c'est pas tous les jours, non ?"

Valentina reste très droite au centre du fumoir, sans trop savoir quoi faire de ses mains; elle se sent soudain très seule. Inspire, expire, et tente d'imiter les êtres humains, petite alien sociopathe.

Oz sourit largement et signe pour Isold.
On va danser!

Il prend alors la main de Valentina et l'entraine naturellement vers l'intérieur.
C'était dingue comment cette soirée avait totalement basculé. Il y a une poignet de minutes il allait disparaitre pour péter son plomb habituel en souhaitant danser avec elle... et finalement c'est ce qu'ils allaient faire. Une douce chaleur l'envahit alors qu'ils vibre sous les basses de la musique entrainante qu'ils prenaient en plein visage. Oz s'excite déjà en avançant vers la fosse, sautant nerveusement en prenant le rythme, sans lâcher la main de Valentina.
Il se retourne et lui offre un sourire radieux et complice.
"Tu arrives à suivre et comprendre ce qu'elles disent?"

Loin d'augmenter son trouble, le comportement d'Oz et la chaleur chaotique de la salle tire Valentina de son instant de panique. Enfin soustraite au regard direct d'Isold, elle ondule entre les danseurs et le suit en riant.

Dans la fosse, elle l'enlace pour lui répondre à l'oreille :

"Non, j'ai du mal. Je pige rien non plus à ce que tu lui dit à elle. C'est pas grave. Je te suis."

Et étrangement, elle le pense à ce moment précis ; elle n'a plus envie de penser à ses doutes et à sa jalousie ; veut arracher ce petit moment de bonheur avec lui aux mille et uns problèmes qui l'attendent dehors, tapis dans l'ombre.

Oz lui sourit largement, radieux, et l'embrasse fougueusement en la tenant contre lui, caressant son dos, avant de rompre le contact pour se mettre à sauter partout en chanter, dansant avec elle deux en faisant le fou, connaissant les paroles par cœur. Il s'oubliait totalement dans ces moments là.

L'alcool, la drogue, la musique, l'adrénaline, l'excitation sexuelle, ses émotions... Tout s'emballe délicieusement alors qu'il partage ce moment avec Valentina et Isold.
Au bout d'un moment, en sueur, il vient demander aux filles.
"On va boire un coup au bar?"
Il double la demande ne signant pour la blondinette.