Un dernière clope

Vendredi 28 novembre 2028 - 23h - Devant le Blàa Kannan

Oz donne un gros coup de pied dans le rideau de fer, toujours aussi contrarié. Peut-être aurait-il aimé que le prof lui révèle que lui aussi était différent, que lui aussi était spécial... Cette idée le fait rire jaune et il souffle pour lui même.
"Pauvre type..."

Valentina sort du café et se place à côté de Oz, en regardant dans la même direction que lui. Au bout de quelques secondes, elle lui demande doucement :
"Je peux t'en taxer une dernière ?"

Oz la regarde en coin. Il ne fallait pas qu'il s'énerve, il ne fallait pas qu'elle prenne tout et qu'il la perde.
"Toutes les dernières clopes que tu veux..."
Il lui tend son paquet et s'occupe de lui allumer avec son briquer.

Il reste tout prêt et la considère par en dessous.
"Chuis désolé, j'ai la haine, je suis à cran faut que j'extériorise, faut que ça sorte sinon je vais continuer à réagir comme un con..."

Il hésite longuement, puis souffle doucement. Il fallait qu'il sache, cela le démangeait trop.
"Y'a quoi entre toi et ce mec?"

Valentina tire longuement sur sa clope en l'écoutant, sourcils froncés, visiblement troublée par ce nouvel éclat de colère. Lorsqu'il pose sa question, elle est soudain secouée par un grand éclat de rire silencieux, et souffle un long nuage de fumée de cigarette dans l'air nocturne en manquant de s'étrangler.

"Ce mec ? Yannick ? Oh. Oooooh."

Elle se tourne vers lui, penche la tête sur le côté en cherchant son regard et sourit finement, puis lui ébouriffe les cheveux à nouveau.

"T'es gonflé, tu sais ça ? M'imposer au premier date ta blondinette accrochée à ton bras avec qui tu as fait je ne sais quoi par le passé, et me faire une crise de jalousie pour Yan, c'est juste..."

Elle tire à nouveau sur sa clope ; la braise se reflète dans son regard amusé. Elle se rapproche de lui et prend un ton plus doux et sérieux, mais aussi plein de lassitude.

"S'il y avait quelque chose entre moi et 'ce mec' je serais pas avec toi ce soir. Je suis une fille assez barbante et old school. J'aime pas le flou. Je pensais que c'était clair."

Oz prend un air tout penaud et tout adorable.
"Je sais... je suis con... C'est juste... Il t'appelle Val alors que tu m'as dit..."

Oz soupire.
"Je sais pas ce qui m'arrive... Je sais pas ça me dépasse c'est... hyper fort... Ce que je ressent pour toi et hyper fort alors que c'est débile on se connait à peine mais c'est tripal... Et j'ai trop... je suis une boule de nerfs faut que je décompresse... je réagis comme un connard."

Il vient la prendre dans ses bras, la serrant légèrement trop fort.
"Tu vois quand ton prof a parlé des trucs forts qu'on ressentait des fois, pour des gens ou autre... c'est... je crois que c'est ce que je ressens avec toi... Je suis incapable de l'expliquer..."

Il relâche quelque peu son étreinte, sentant qu'il pouvait être étouffant.
"Et t'as pas à t'inquiéter d'Isold c'est ma meilleure pote... On avait prévu d'aller au concert ensemble j'allais pas lui dire de pas venir finalement et... ok on a des fois baisouillé quand on était bourrés mais vraiment je... on est pas amoureux ok?"
Oz déglutit et vient plonger son regard dans le sien, caressant sa joue et reprenant d'un air touchant de gamin livrant ses secrets.

"Moi je suis pas old school, je sais pas... trop ce que je fais en général... mais faut pas... t'arrêter à l'image que je donne ou que les autres me donnent. J'ai pas couché avec tant de monde que ça, et j'ai jamais eu qu'une seule histoire sérieuse... et encore c'était complètement barré... Je me laisse pas vraiment approcher par les autres... En vrai... Question sentiments je suis totalement paumé parce que j'ai jamais vraiment eu d'exemple je crois... mais je sais que les gens que je choisis... en amitié, en amour... ils sont rares... et ils passent avant tout."

Valentina hésite, puis finit par se libérer de son étreinte, la tête pleine de ses paroles, et écrase sa clope sous son pied, électrique.

"T'as rien compris."

Une partie de son esprit se rebelle contre sa propre violence, et tente de faire barrage à la vague d'agressivité qui est sur le point de la submerger. T'es en colère contre toi-même. Parce que t'arrives pas à gérer la vulnérabilité des autres. Tu sais pas comment réagir. T'as jamais su.

"... Ou j'ai peut-être mal expliqué. Les surnoms... Val, tout ça... J'aime pas quand c'est avec des gens qui... chez qui je sens un truc. Les amis, les collègues, c'est important. Mais y a une autre catégorie de personnes pour moi. Celles qui comprennent que la réalité est un putain de champ de bataille, que les connards sont partout et que c'est à nous, les gens ordinaires, de lutter tant qu'on peut. Que se satisfaire du statu quo est d'une lâcheté sans nom. J'ai tout de suite eu l'impression que tu comprenais tout ça. Tout de suite eu l'impression de te connaître. C'est pour ça que je voulais pas de surnoms, de faux-semblants."

Elle détourne les yeux et serre les dents, soudain un peu honteuse de s'être lancée dans une tirade enflammée.

"C'est peut-être ma version du Wyrd, de cette énergie qui nous rassemble, je sais pas. Mais c'est... 'tripal' pour moi aussi. Et flippant. J'ai connu qu'une grande histoire, comme toi, et ça s'est mal fini, très mal... surtout à cause de moi. Donc j'ai peur de tout faire foirer, j'imagine. Peur de tout casser entre nous au moindre faux pas. Mais j'ai pas envie de faire semblant. Tout ce que je peux te proposer c'est d'être moi-même, ok ? Et tout ce que je te demande c'est d'être toi, aussi honnêtement que possible. Ca passe ou ça casse."

Valentina est presque surprise de ne pas avoir les larmes aux yeux. C'est la première fois qu'elle évoque William depuis longtemps, même à demi-mots, et elle ne ressent pas l'habituelle pulsion autodestructrice, ne sens pas un gouffre béant s'ouvrir au creux de son ventre. C'est à ça que ça ressemble, de commencer à guérir ?

Elle se tient très droite et cherche son regard en souriant, soulagée de sentir des émotions positives l'emplir à nouveau.

Elle trouve un sourire en coin tout aussi soulagé et un peu goguenard sur le visage d'Oz.
"Attend, tu parles au KING du foirage là! t'as d'la marge pour me rattraper!"

Il rit, un peu tristement et ne peut s'empêcher de venir la prendre de nouveau dans ses bras.
"J'men fout si on foire, j'men fout si ça fait mal des fois, J'men fout d'avoir la trouille, parce que d'un autre côté c'est... tellement bon... J'ai juste envie de le vivre... avec toi... de pas me poser plus de questions... J'ai plus envie de te lâcher..."

Il soupire et pose son front contre le sien.
"Et on défoncera la gueule à tous ces connards sans couilles qui s'en prennent aux autres... Qu'ils brillent dans le noir, aient des sourires de requin ou soient juste des bullies de bas étage..."

Valentina acquiesce silencieusement, un sourire à la fois grave et complice aux lèvres, puis redresse la tête pour l'embrasser.

"Deal."

Elle regarde vers l'intérieur du café, puis croise de nouveau son regard.

"Ca te dit qu'on aille chez Gauti ensemble, avec Yannick ? J'ai pas envie de m'éterniser ici mais je lui dois deux trois explications sur... tout ce qu'on vient d'apprendre. On pourra faire ça sur le chemin. C'est un super enquêteur, lui répète pas mais c'est un peu le cerveau dans notre team. Je suis plutôt, heu, les muscles ? Les muscles qui servent à rien, dans la mesure où on peut pas boxer facilement ces espèces d'aliens mythologiques, mais bon. Bref, il a trouvé plein de trucs sur Antonius pendant qu'on dansait comme de jeunes écervelés, et ce serait sympa de lui faire un petit compte-rendu."

Elle lui fait un clin d’œil, savourant visiblement ce moment partagé.

Oz rit et prend délicatement son visage entre ses deux mains pour l'embrasser.

"Tout ce que tu veux..."
Il glisse sa main dans la sienne.
"Ca veut dire que tu restes avec moi chez mon grand-père cette nuit?" demande-t-il tout espiègle.

Valentina fait une grimace de douleur exagérée.

"Ouch, il y avait 30% de chances pour que ça arrive mais face à cette réplique pleine de subtilité, la courbe de probabilité viens d'amorcer une chute vertigineuse. C'est encore en suspend mais je serais toi, je ne nourrirais pas trop d'espoirs parce que les analystes sont pessimistes."

Elle rigole de sa petite blague et lui fait un sourire malicieux, puis se dirige vers la porte du café et l'entrouvre.

"Hey Yan ! Ca te dit de faire un bout de chemin avec nous ? Désolé de te balader dans tous les sens, mais bon, c'est une soirée pas comme les autres... Oh, et bonsoir tout le monde ! Merci encore !"

Oz ricane et prend un air faussement innocent.
"Tu sais bien que je peux pas fermer ma gueule!"

Alors qu'elle salue tout le monde Oz reste dehors et pianote un message pour Rafael.
--> Mec, on se tire, c'est un peu too much je crois pour aujourd'hui. Tiens moi au courant, prend soin d'toi. On s'débrief demain?

Yannick jette un regard interrogateur à Oz, il n'a pas l'intention de tenir la chandelle même si il trépigne de comprendre.

- Oz, vous allez où ? Ça te va si je vous suis ?

Il regarde ensuite Valentina, essayant de détecter si elle apprécie cette prudence vis à vis d'Oz ou si ça la gonfle qu'il ne lui réponde pas directement.

Oz sourit en coin, et fit comme si de rien était, main dans la main avec Valentina cependant.

"On va chez mon grand père. Valentina veut te parler donc oui pas de soucis. Mais j'maintiens quand même mon interrogation sur Antonius et la bibliothèque, c'est quand même zarbe que vous y bossiez tous les deux, qu'Antonius y trainait tout le temps, qu'il se fasse vandaliser et disparaisse et que ce soir les vilains pas beaux y soient de nouveau allés en cherchant des bouquins sur le folklore, tout ça... Il avait p't'être un bouquin qu'ils cherchaient?"

Il tique alors.
"Merde... Alva a p't'être le bouquin qu'ils cherchaient!"

- Quels "vilains pas beaux" ? Quel bouquin ? Qu...

Yannick s’interrompt dans sa lancée avec un espèce de bruit de bouche bizarre et dit

- Ok, ok, je me calme, je me tais et j'écoute ce que vous avez à raconter mais il faut tout reprendre depuis le début, là

Oz fait une moue excessive et regarde autour de lui alors qu'il s'arrête.

"Ouais, j'avoue pour moi aussi c'est le bordel. C'est loin chez mon grand père pour l'instant vous... voulez pas qu'on aille faire le point chez moi? En plus Yannick tu vas pas... vous allez pas vous faire chier à revenir de chez Gauti... J'irai après... J'habite à deux rues j'vous paye une bière..."

Il échange un regard avec Valentina.

Valentina lui renvoit un regard impénétrable, puis lui sourit en hochant la tête.

"Je pense que c'est une bonne idée. C'est tellement compliqué que je ne sais même pas par où commencer..."

Elle souffle dans ses mains pour se réchauffer et se prépare à le suivre.

Oz acquiesce et reprend son chemin.
"Ben on va p't'être enfin continuer notre diagramme pour y voir plu clair!" ironise-t-il.

Il les guide à travers la nuit en fumant une nouvelle cigarette. Il n'avait pas bien profité de la précédente au final.
Il appréhendait un peu. Il amenait très peu de monde chez lui. Qu'est-ce que Valentina allait en penser? Qu'il était un gosse de riche, encore? Et il avait son p'tit univers... C'était comme se dévoiler d'un coup ne quelque sorte.

Ils montent finalement un escalier extérieur d'une maisonnette typique du centre ville, dont les lattes de bois étaient peintes en blanc et les balustrades en vert sombre.
Sur la porte d'entrée était accroché une sorte de grelot en forme de tête de Dark Vador, tintant vaguement alors qu'il procédait à l'intérieur. Il devait être rouillé.

Ils pénètrent dans une grande pièce plongée dans l'obscurité, sous la charpente du toit et donc haute de plafond.
"Attendez, j'vais allumer..."

Il retire ses chaussures sans même y mettre les mains et les jette sur le côté ou il y avait déjà trois paires, bien rangées, elles.
Oz traverse la pièce, ses pas plutôt feutrés témoignent d'un tapis qui se révèle alors qu'il allume un lampadaire. UN épais tapis de type persan rouge passé. Ils sont dans une grande pièce représentant tout l'appartement mais ne couvrant pas tout l'étage s'ils prennent en compte la taille de la maison. Les murs sont comme à nus, juste peint en blanc, mais tout est bien installé et plutôt bien rangé. Le décors éclectique ressemble plutôt à un petit loft américain qu'un intérieur typiquement islandais.

Sur leur droite, la chambre est sobre et le lit n'est pas fait, une épaisse couette blanche étant toute retournée. Un bloc bâti caché par des étagères laissent à penser qu'il y a une petite pièce derrière.
Sur leur gauche s'articulent un salon faisant face à une cuisine toute équipée et ouverte.
La seule table est une petite table basse devant le canapé couvert d'un grand plaide gris clair. Il était accompagné d'un fauteuil club bien à l'américaine et ayant connu des jours meilleurs.

Sur le mur du fond, enfin, une étagère étroite et haute pleine à craquer de livres de tous genres, et un bureau jonché de bouquins épais à la reliure à l'ancienne et aux lettres d'or, estampées de l'étiquetage de la bibliothèque qu'ils connaissent si bien. Son ordinateur portable est à peine visible sous la tonne de brouillons laissés là.

Un petit meuble TV à roulette ou l'écran est accompagné de deux consoles vintage, à blueray.

Peu de choses au mur. Une photo du Grand Canyon vu d'en dessous et présentant une percée du ciel au milieu des volutes écarlates encadrée au dessus du lit. L'élément le plus significatif était une sorte de filet en cuivre de led, qu'Oz allume pour l'occasion. Il couvrait tout le mur au dessus du canapé et accueillait de multiples photos et cartes postales accrochées par différents types de pinces...

Si ce n'est le lit et le bureau, tout était propre et bien rangé.

Oz se dirige vers le frigo.
"Vous voulez boire quoi? Vous avez faim aussi? J'ai pas graillé... je mangerai bien quelque chose..."

En entrant dans la grande pièce, Valentina se sent subitement à l'étroit dans sa propre tête. Des pensées et des angoisses diverses lui traversent l'esprit ; une partie de son cerveau fait rapidement l'inventaire de tout ce qu'elle a jamais possédé, et elle se rend soudain compte que ses biens matériels pourraient tenir sur la bibliothèque de Oz.

Elle secoue légèrement la tête, déçue par elle-même. Tu t'en fous de tout ça, d'habitude. Commence pas à faire ton numéro de petite fille pauvre complexée. Il est pas superficiel, arrête de flipper. Une fois la vague d'angoisse passée, son regard furette sur les murs, observant chaque objet avec intérêt ; attirée par les livres comme par un aimant, elle s'en approche et les passe en revue.

Elle lève la tête lorsqu'il pose sa question :

"Si tu as un soda en stock et de quoi grignoter je suis partante !"

Il y avait peu de bibelots. Un globe terrestre tout gribouillé, une statuette de Ganesh en bronze servant de serre livres...

Les cartes postales sur le filet étaient parfois très vieilles et montraient des lieux exotiques. Quand aux photos, si ce n'est une avec Gauti ou Oz faisait le con en le portant, ce n'était que des photos de déconnades entre potes.
Elle reconnaît facilement Isold et Rafael.
Elle reconnaît aussi le look des jeunes américains aux allures de bad boy. Sur cette période deux visages reviennent souvent. Une femme brune aux lunettes rectangulaires épaisses. Elle est plus âgées, plus mesurée. Il y a aussi un jeune hispano à l'air renfrogné mais très proche d'Oz.
D'autres photos montrent d'autres décors de rues, de groupes de gamins plutôt dans le besoin, accompagnant Oz à différents âges.

Sur l'étagère se mélange des roman et encyclopédies star wars, un peu d'azimov, du Huxley, des livres de droit, deux livres de jeu de rôle, des manuels pour apprendre le russe, l'espagnol, des guides touristiques, de beaux livres de photographie, des portraits et des reportages ethniques essentiellement. Puis un autre sur la fête des morts au Mexique, des fascicules et livres de droit, dont beaucoup sont orientés sur les droites de l'homme, des enfants, quelques publications Amnesty internationale... tout ceci se côtoyait sans la moindre logique.

Oz fait l'inventaire de son frigo en grimaçant. Si ce n'est les restes de la pizza degueu du midi, des yogourts, un plat individuel périmé et des endives il n'y avait rien là dedans... Il avait fait les courses pour papy, pas por lui encore!
Il sort une canette de coca en grimaçant et se redresse.

"On peut commander une pizza? Ca te va Yannick?"

Il n'était pas sur que ce soit bien le style de Yannick tout ça... le mec avait plutôt l'air sérieux et coincé. Mais probablement gentil... et c'était un pote de Valentina airs il. N'allait pas faire le con.

Yannick se sent plutôt à l'aise dans cet univers propre mais empreint de beaucoup de personnalité, il se détend et répond

- Merci j'ai pas très faim, t'aurais pas du café ou du thé ?

Il attrape l'un des livres de photographie et commence à se plonger dans les paysages, il à l'air de vraiment être capable de s'évader dans les photos.

Valentina fait la grimace lorsque Yannick refuse. Elle a soudain très faim, l'alcool et les émotions aidant, mais par politesse autant que par fierté, elle n'a pas envie d'accepter la proposition si cela signifie se faire offrir une énième faveur. Elle ouvre discrètement son portefeuille et en inspecte le contenu, consciente du fait que Oz ne la laissera jamais payer l'ensemble de la somme par carte. Puis se mord la lèvre en constatant qu'elle a oublié de récupérer la monnaie de ses premières consommations. Un mec débarque et tu quitte le bar direct en oubliant que t'es fauchée. Au moins le barman aura pas raté sa soirée, c'était un sacré gros billet.

Espérant un miracle, elle fouille ses poches avec une nervosité grandissante quand elle découvre le billet plié en deux dans une des petites poches de sa veste. Elle cherche Oz du regard, les sourcils froncés, puis, comprenant soudain, part d'un petit rire silencieux, impressionnée.

"Au risque de passer pour la gloutonne de service, je dirais pas non à un pizza, moi ! Mais du thé, ce serait cool aussi."

Valentina sent un doux enthousiasme la gagner ; se sent subitement en sécurité pour la première fois depuis longtemps. Elle laisse courir son index sur la tranche des livres.

Oz sourit et ferme le frigo après avoir pris une bière pour lui. Il détache le menu aimanté de la porte puis le donne à Valentina.

"That's my girl! Prend ce que tu veux j'aime tout! On en prend deux?"

Après avoir posé les boissons il va mettre de l'eau à chauffer et les interpelle.
"J'ai pas un choix de dingue en thé... Venez voir si vous voulez..."

Il jette un regard et sourit en voyant Yannick absorbé dans son livre.
"Tu regardes quoi? La Nouvelle Zélande?"

Valentina se dirige vers la cuisine en rigolant et lui prend le menu des mains.

"Deux pizzas ? Allez, on est pas à une folie près ce soir."

Elle ouvre son soda et rejoint Oz dans le coin cuisine en pointant une pizza du doigt.

"Pour moi ce sera celle là, max de piments et des protéines à gogo, juste ce qu'il nous faut. Environ 400 000 calories à vue de nez, mais lorsqu'on est en train de sauver le monde, on ne s'arrête pas à ce genre de détail. A toi de choisir l'autre !"

Elle s'adosse au frigo et recolle le menu en lui souriant, avant de tourner la tête vers Yannick.

Oz ricane en prenant le menu, échangeant un long regard complice avec elle.
Il se demande si Valentina partagerait ses délires de pizza surprise un jour, puis prend son téléphone pour appeler. Il préférait toujours avoir les gens en direct que passer par la toile. Il se faisait connaitre et avaient toujours des extras.
"Aucun regret Yannick?"

Il prend alors l'appelle et parle comme si la personne à l'autre bout du fil était son pote depuis toujours, prenant pour la seconde pizza une chef avec plein de suppléments, taillant le bout de gras, remerciant chaleureusement son interlocuteur des 'petits plus' qu'ils semblaient lui proposer.

Oz sourit et sert deux tasses de thé, amenant finalement la boite à sachets sur la table basse, ainsi que du sucre. Il vient s’asseoir sur le canapé en prenant sa bière et soupire d'aise.

"Bon, concrètement, Antonius vous savez quoi sur lui et sur ce qui s'est passé? Je sais que vous en avez déjà parlé chez mon grand père mais j'étais pas... on va dire ouvert au sujet... Désolé..."

À la question sur le livre d'Oz, Yannick répond avec enthousiasme.

- Ouais, si tu savais comme j'aimerais y aller, ce genre d'endroit me fait vraiment rêver, j'aimerais pouvoir me téléporter quelque part juste en regardant les photos et je dois avouer que parfois j'ai vraiment l'impression d'y arriver. J'ai un amour sans limite pour la beauté de notre terre. Et toi, y'a des coins qui te font t'évader particulièrement ?

Il se replonge ensuite avec avidité dans le livre. Quelques instants plus tard, il rejoint Oz et Val pour regarder le thé et refuser le "rappel" de pizza.

- Non merci, vraiment, j'ai pas faim mais ne vous gênez pas pour moi surtout.

Lorsque Oz relance la discussion, il s'assombrit

- Antonius est vraiment quelqu'un d'ouvert, nous avons passé des heures ensemble à évoquer la terre et ses hommes. J'avais un peu l'impression de pouvoir revivre ses histoires par procuration. Il à l'air tellement ancré dans ce pays et ce peuple. Quand il m'a appelé jeudi soir il était totalement paniqué, je ne crois pas l'avoir déjà entendu si nerveux avant. On y est allé immédiatement et la maison était sens dessus dessous.

A la première question de Yannick, Oz hausse les épaules.
"Moi ce sont les gens qui me font m'évader... tu sais... les coins... j'en ai beaucoup vu... Et je suis content de rentrer ici. Ça devrait être chez moi mais cela ne l'a jamais été... Toi tu viens d'où?"

Oz écoute attentivement l'explication sur Antonius.
"Ok... Mais ses histoires, c'était quel genre? Histoire de trouver un lien... chais pas avec les histoires de Ruben?" se hasarde-t-il.

Valentina baisse les yeux, sourcils froncés, et pose les mains sur la tasse brûlante, ne les retirant que lorsque la douleur devient insupportable. Je sais rien en fait. J'ai suivi la marche tête baissée mais je sais rien - sur Antonius, sur ces choses... Faut vraiment que je fasse des recherches demain.

Elle plonge un sachet de thé vert dans l'eau fumante, et suis leurs échanges, les genoux repliés devant elle. Elle désigne Yannick du doigt lorsque Oz pose sa question :

"Je connais Antonius que de vue en fait. Je laisse parler l'expert !"

Elle fouille sa mémoire en se mordillant la lèvre, tente tant bien que mal de se souvenir d'un détail qui aurait pu leur échapper.

- Je viens du sud de la France, un endroit magnifique. Vert, vallonné, avec des forêts mystérieuses et des gens ancrés dans leur terre. Je crois que c'est ce lien entre les peuples et leurs terres qui me fascine le plus et qui fascinait également Antonius. Alors je lui parlais de mon pays et il me parlait du sien. Je crois qu'il avait une vision bien à lui du lien sacré qui unit les hommes et la nature

(N'oubliez pas que l'on est en 2028, dans un monde qui va de plus en plus mal, et que pour une raison ou une autre, cette belle terre que Yannick a connu petit, est en train de disparaître.
http://1001marches.jdrforum.com/t6-le-reste-du-monde)

Oz sourit en coin.
"Ouais? Tu sais les islandais ont une vision bien particulière de tout ça! Pour accepter de rester toute ta vie vivre sur ce cailloux tout petit avec un temps aussi pourri et la moitié de l'année sans vrai soleil, c'est qu'il faut avoir un lien en quelque sorte sacré avec cette terre. Je minimise pas ce qu'est Antonius et son lien tout ça hein, mais c'est très islandais... faut... Trouver autre chose... je veux dire ce qui fait VRAIMENT la différence!" souffle-t-il sérieusement en buvant sa bière, en tailleur sur son canapé.

"Le lien qu'il a avec la bibliothèque... il avait pas genre des livres rares, ou fait des dons à la sections spéciale de la bibliothèque? Celle avec les vieux manuscrits qui sont pas répertoriés? Vous y avez accès vous à ça?"

(J'ai un doute pour la dernière question, je laisse @Ladaline nous éclairer )

Valentina se lève en les écoutant, sa tasse à la main ; incapable de rester en place, elle fait lentement les cent pas dans l'appartement en tentant de masquer l'irritation qu'elle ressent envers elle-même. Elle finit par s'immobiliser devant les photographies; son regard sonde les visages, les environnements, tente d'y retrouver une Amérique qu'elle n'a jamais connue. Elle s'attarde sur le regard de la femme brune aux lunettes épaisses et du jeune hispano-américain, comme s'ils pouvaient lui souffler les réponses à ses nombreuses questions.

(Yannick avait fait des recherche sur les livres empruntés par Antonius. Je vous remets le texte.
La liste de ouvrages empruntés par Antonius est impressionnante, il vient très régulièrement sur place et prend en moyenne quatre livres par semaine. Il s'agit surtout de romans, principalement des polars que le vieil homme apprécie particulièrement. En parcourant la liste, Yannick se souvient des nombreuses discutions qu'ils ont pu avoir sur tel ou tel bouquin, mais rien n'attire particulièrement son attention.)

Magnús Sigursson

Magnus --> Yannick Désolé de te répondre si tard, je viens seulement de rentrer, oui il y a eu une nouvelle infraction à la bibliothèque, c'est à n'y rien comprendre. Il y a eu des dégâts, c'est vraiment déprimant tout ce gâchis. Je compte sur toi demain. Merci.

(oh pardon @valentina jai pas totalement répondu à ta question. Non appartement, Antonius n'a aucun lien avec des livres rares, ou manuscrits. Son truc c'était vraiment les polars.)

(oh ben zut, j'avais fait une réponse et j'ai pas fait envoyer, elle est partie :-( je vous refais ça dans la journée)

- Ce qui fait vraiment la différence ? Pour moi Antonius est juste un ami, quelqu'un qui me comprend et que j'ai l'impression de comprendre, je ne vois pas trop où ça nous mène...

Il s'interromp et lit rapidement le message de Magnus, sans y répondre. Il regarde Valentina puis baisse les yeux et continue, à demi mots

- J'ai un peu farfouillé à la bibliothèque, il n'emprunte quasiment que des romans, des polars surtout. Il m'en parle souvent, il aime bien l'énigme mais par dessus tout décortiquer comment l'auteur construit son histoire autour de l'énigme.

Oz grimace et se gratte l'arrière du crâne, pensif.
"Ouais, en gros, c'est de lui dont on aurait besoin pour démêler tout ça..."

Il soupire.
"Il a pas un auteur préféré? Un livre préféré? Je sais pas on peut essayer de faire comme dans ces histoires justement? Genre on trouve des codes dans ses bouquins fétiches?"

"On peut toujours se prendre pour de supers détectives mais je ne crois pas qu'on trouvera quoi que ce soit de marquant dans ces bouquins, il en lisait vraiment beaucoup et ne revenait pas forcément sur des auteurs ou des livres en particulier. Du coup, à moins qu'on ait le temps de relire tous les livres qu'il a emprunté, ça me paraît compliqué. Je pense qu'on devrait plutôt chercher autour des éléments marquants de sa disparition, la confiture par exemple et surtout que vous me racontiez ce qui vous est arrivé ce soir."

En entendant les derniers mots de Yannick, Valentina arrache enfin son regard aux photographies et revient vers la table basse, puis s'assied. Elle boit une longue gorgée de thé, pose la tasse et soupire.

"Excuse-moi Yan, t'as raison, j'étais complètement éparpillée dans ma tête... J'aurais dû commencer par le début. On a vu, et entendu, des choses... étranges ce soir. Je sais que ça va être difficile à avaler mais... Des gens se font enlever, comme Antonius, et... et y a plein de raisons de penser que les kidnappeurs sont pas exactement humains."

Valentina part d'un petit rire nerveux et pose à nouveau ses mains sur sa tasse, comme rassurée par la chaleur, puis poursuit très vite :

"Et c'est pas des fous qui le disent, c'est... mon prof de folklore, Ruben, qui nous a tout raconté... Et il en connait un rayon, vu qu'on l'a vu faire de... la magie... Dans le café où tu nous as rejoint. On est pas timbrés Yan, on a tous vu... c'était de la pure magie, sans trucages."

Elle cherche le regard de Oz pour trouver un soutien, puis reviens vers Yannick.

"Et Alva, la fille blonde que tu as vu au café, elle s'intéresse au folklore aussi, et selon elle, la groseille, le truc qu'on a retrouvé chez toute les victimes, c'est... le signe... que les agresseurs sont pas humains. Et ils s'en prennent pas qu'aux humains, ils cherchent aussi des livres rares. Ils veulent piller la bibliothèque, Yan, on les a vu sur la caméra. C'était une femme, mais pas un femme, elle avait une bouche ignoble, pas un visage... normal."

Elle secoue la tête, soudain consciente d'être très peu claire. Elle passe ses bras autour de ses genoux repliés vers elle-même.

"Je sais que ça a l'air dingue. Je te demande pas de croire à tout. Mais voilà ce qu'on a vu ce soir, en version moins déglinguée : Rafael, le hacker, nous a montré un enregistrement montrant la chose - Alva la surnomme Sally - à la bibliothèque, en train d'essayer de piquer un livre. Ensuite, on a vu Ruben, mon prof, faire de la magie. Puis on a appris que d'autres personnes avaient disparu. Et Alva - la pro du folklore - nous a expliqué que la groseille signifiait que les kidnappeurs étaient pas humains. Voilà ce que qui nous est arrivé ce soir. On peut t'expliquer les trucs en détail si tu as des questions... enfin, pour ce qu'on sait..."

Elle finit sa longue tirade en posant son front sur ses genoux autant par fatigue que pour éviter le regard de Yannick. J'ai besoin d'une clope, d'une pizza, d'une bière, et d'un sommeil de quinze ou trente heures, moi.

Oz écoute l'explication de Valentina, et voyant son malaise grandir caresse son dos, réconfortant, juste présent.
Cela avait l'air de vraiment la retourner et cela l'inquiétait. Il fallait dire qu'il ne réalisait pas vraiment.

"Ruben, le prof, il disait aussi que les trois personnes ayant disparues devaient être magiques aussi. On sait pas pour Antonius, mais Aurora et Jaz le seraient selon leurs proches."
Il s'inquiétait bien moins pour Gauti depuis qu'il avait entendu cela. C'était un papy tout ce qu'il y avait de plus normal!

Il s'étire pour attraper le cendrier et le paquet de cigarette sur la petite table à côté du canapé puis entrouvre la fenêtre.
Il en propose à ses convives avant de s'en allumer une et de reprendre sa bière.

"Antonius, il a été marié? Si mon grand père ou toi Yannick ne voyez pas pourquoi on s'en prendrait à lui, c'était p't'être sa femme?"

(@Ladaline : Antonius vit seul mais il a peut-être été marié. Est-ce un sujet que Yannick et lui ont déjà abordé ensemble ?)

(Antonius a connu plusieurs femmes, il a raconté plusieurs anecdotes à Yannick, mais il y a une femme qui a particulièrement compté pour lui, il en parle comme étant la femme de sa vie, elle s'appelle Ophélie. Il en parle toujours au passé, avec beaucoup de tendresse et de nostalgie, mais Yannick ne sait pas ce qu'elle est devenue, il n'a jamais osé lui demander.)

- Euhhh, Antonius ne vit pas en couple, je ne sais pas grand chose sur sa vie sentimentale. Il parle de la femme de sa vie au passé. Ophélie... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. À mon avis ce n'est pas lié.

Yannick fait une pause, repensant à ces histoires de magie, essayant de se remémorer les discussions avec Antonius. Et si finalement ces récits mystiques étaient plus réels que ce qu'il croyait initialement... ? Il se sent dépassé et marmonne, autant pour les autres que pour lui-même

- Vous dites que la magie est "réelle". J'ai beau me considérer comme ouvert d'esprit j'ai du mal à y croire mais vous avez l'air convaincu. Admettons que je fasse l'exercice de pensée de considérer tout ça comme réel....

Il tourne et retourne le concept dans sa tête mais a vraiment du mal, sans comprendre c'est trop dur pour lui d'accepter. Il baisse les bras.

- Bon admettons. Mais ça nous mène où ? Concrètement, je peux faire quoi ?

Oz rit et tire sur sa cigarette.
"Si j'savais! Là c'est Valentina qui est l'experte. Je suis expert de rien moi, j'offre juste les boissons et la pizza!" plaisante-t-il gentiment.

"Franchement j'ai vu ce qu'a fait Ruben ce soir, je sais que Valentina et mon meilleur pote Raf y croient. Ça me suffit. Le truc c'est que si c'est vraiment une histoire de magie, les flics pourront rien faire vraiment, non?! C'est p't'être à Ömer et Ruben de faire quelque chose, mais... sans savoir de quoi ils sont capables..."

Il réfléchit un moment et regarde Yannick par en dessous.
"Il doit bien y avoir une raison pour qu'Antonius ait disparu. Tu crois vraiment à un hasard toi?"

Il se mordille la lèvre.
"Ophélie c'est pas très islandais... j'dis ça parce que c'est une idée de chercher un peu d'exotique chez ce monsieur..."
Ils 'humecte les lèvres.
"Mon papy saurait peut-être quelque chose mais ile st trop tard pour lui demander là... C'était pas toujours hyper bien vu de passer sa vie avec des étrangers à leur époque... Même si cela s'est plus démocratisé aujourd'hui par la force des choses, parce que le monde évolue mais... les islandais restent conservateurs... C'est peut-être un truc qu'ils ont partagé? Ma grand-mère venait du Zimbabwe..."

Valentina relève légèrement la tête en se passant une mèche derrière l'oreille lorsque Oz évoque son histoire familiale, attentive. Elle s'apprête à lui poser une question, puis se reprend intérieurement. Un peu de sens des priorités.

Elle bois une gorgée de thé, puis se tourne vers Yannick.

"Je sais pas comment te prouver que la magie est réelle, Yan. Et je sais pas vraiment ce que tu peux faire. Je sais pas ce que je peux faire. Je pense qu'on est tous sous le choc, qu'on se sent tous impuissants là, maintenant - à part peut-être les vrais connaisseurs comme Ruben et Alva."

Elle sert le poing et le pose sur la table avec fermeté.

"Mais on est des chercheurs, non ? On est à la fac pour une chose, explorer la réalité, quel que soit notre angle. On a des pistes, des indices épars ; à nous de les relier, de creuser. Je sais que tu as déjà commencé dans ton coin, et je pense que c'était la bonne voie. J'ai passé deux jours à enfoncer des portes ouvertes, parce que je privilégie toujours la manière forte quand il y a urgence. Je pense qu'il est temps d'être malins et méthodiques. Je vais passer le week-end dans les livres - en espérant qu'un de ces freaks se pointe pour que je puisse enfin me défouler un peu."

Croyant soudain entendre un bruit de moteur dans la rue, elle se lève un peu trop vite avec une moue un peu honteuse :

"Vous croyez que c'est le livreur ? J'ai vraiment super faim !"

Oz considère Valentina avec un sourire attendri et totalement charmé.
"J'dois avoir un vieux rat crevé dans l'congèle si tu veux!" plaisante-t-il avant de se lever, clope au coin du bec, et de sortir une boite de biscuit apéritif couvert de graines. Ses gestes étaient toujours nonchalent, mais pourtant précis.

"Ca te fera patienter?" lui propose-t-il tout mignon avant de se rasseoir.

"On peut faire la tournée des gens qui trainent dehors la nuit aussi... s'ils ont vu des gens, des trucs. Ils nous parleront plus qu'aux flics. Et on sait ce qu'on cherche non? Raf a les photos. Merde t'enlève pas des gens à Akureyri en passant totalement inaperçu c'est absurde! Et ou ils crèchent!? Moi je peux plus facilement réfléchir comme ces mecs, et chercher... comme si j'voulais faire le coup vous voyez?"

Il échange un regard avec Yannick.
"Tu crois que je pourrais aller chez Antonius? Genre t'as encore les clés?"

Il fixait Valentina. Il avait envie qu'elle revienne auprès de lui.

- Moi j'ai pas les clés, la dernière fois qu'on y a été avec Val c'était resté ouvert mais il est probable que la police a posé des scellés. Après on pourrait demander à Omer, il a peut être un double.

Oz hausse un sourcil.
"Ah? Ömer le connait aussi? Au point d'avoir ses clès?"

- Oui, Antonius l'a embauché pour faire des travaux chez lui, je l'avais croisé quelques fois. On dirait qu'il a fait du bon boulot... bon, là on s'en fiche mais enfin....

Valentina s'installe à côté de Oz et se jette sur la boîte de biscuits avec un sourire joyeux aux lèvres, puis les picore un à un. Elle passe son bras dans le dos du jeune homme, cherchant son contact.

"Il est pas causant, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais Ruben lui a fait quelque chose... Un truc... Magique..."

Elle secoue la tête, agacée d'être aussi vague.

"Il a utilisé une rune, qui aurait révélé sa véritable nature. Je ne sais pas si ça a fonctionné; on a juste vu de la lumière, mais c'était impressionnant. Peut-être qu'il sera plus disposé à nous aider maintenant. Je l'appelle ?"

Très naturellement Oz passe son bras autour de Valentina et l'attire à lui pour lui lui voler un baiser, tout mignon et tout ravi.

"Envoie lui juste un message savoir s'il a les clés et si on peut le voir demain. Il avait l'air un peu secoué et parti avec les deux autres dans leurs délires..."

Après une lampée de bière et avoir écrasé sa cigarette et sort son téléphone et fait défiler son répertoire.
"Je peux passer quelques coups de fil... Pour déjà voir s'il y a eu d'autres trucs louche et chercher ou ils peuvent crécher..."

Il s'arrête sur le numéro de Valur. Il pourrait demander à Bent. C'était un bon indic. Il savait toujours tout ce qui se passait dans la ville, en particulière dans sa vie nocturne.
Il lance l'appel et lorsque ce dernier décroche lance son numéro, en faisant des caisses pour paraitre décontracté.

"Heeeey mec! C'est Oz, ça va? Je t'appelle pour te demander si ces dernières nuits t'avais entendu parler des mecs zarbes qui trainent sur Akureyri? Genre sortis d'un film de Burton ? Tu vois? Tu pourrais... demander à Bent?"

Il lance un petit clin d’œil complice à Valentina.

(@Oz, il me faudrait un petit jet de chance pour les infos !)