Papy gâteau

Ben voilà. T'as gagné le combat par forfait. C'est ce que tu voulais non ?

Valentina baisse la tête, les dents serrées. Un malaise lui noue soudain le ventre.

Pour une fille qui veut tabasser tous les bullies de la terre, t'as vraiment des tactiques de harceleuses, tu sais.

Elle sert les poings, ses ongles lui rentre dans la peau, à lui faire mal. Un mec de repoussé, un de plus. Bien. C'est plus simple comme ça. Un mec aux basques, c'est un mec de plus à sauver. Il est temps qu'elle pense un peu plus à elle-même. C'est ce que lui avait dit la psy, non ?

Lorsque le bruit de la vaisselle cassée lui parvient, elle ne peut réprimer une grimace de tristesse.

C'est presque en dépit d'elle-même qu'elle chope le ticket de caisse de son dernier café, qu'elle griffonne quelques mots au dos et qu'elle coince le message sous le cendrier de terre cuite: "Désolée. Apl moi."

Elle essuie une larme naissante avec le dos de sa main, rentre brusquement dans la maison et se dirige vers Yannick.

"Je crois qu'il faut qu'on y aille, là."

Yannick passe la tête rapidement par la cuisine et jette un simple

- Nous devons partir, encore merci pour votre accueil tous les deux. On vous tiendra au courant si on trouve quelque chose, au revoir

Sans attendre de réponse, il suis Valentina et lui glisse

- Ça va ? On dirait que tu viens d'apprendre une catastrophe ?

Valentina bredouille un "aurevoir monsieur" en direction de Gauti, évite soigneusement son regard et ne répond pas avant d'être ressortie sur le perron.

"C'est moi la catastrophe Yan, c'est moi la putain de cata. Mais ne t'inquiètes pas pour moi."

Puis, en partant, et presque pour elle-même:

"Je sors ce soir, moi. Besoin de boire un truc, d'arrêter de penser un peu. Fais-moi signe si t'as un plan zik ou autre. En attendant, je file en cours."

Oz grimace en ramassant les bout de vaisselle cassée, ne se tournant pas pour saluer très sobrement les invités. Il essayait surtout de rester concentré et de contenir son élan de colère. Cela ne valait pas le coup de se mettre dans un tel état. Il avait tenté sa chance et s'était fait rembarrer. Point.
Elle n'avait fait que lui dire la vérité. C'était un gosse de riche. Il l'avait toujours vécu comme un fardeau et avait toujours détesté comment cela justifiait tout et était suffisant pour ses parents...

"Je me parle à moi-même papy t'inquiète pas... chuis désolé pour ta vaisselle... Je t'en rachèterai..."

Il continue sa corvée, pensif, assez morose au final.

"J'vais venir dormir chez toi quelques jours ok? Au cas ou ce soit pas ciblés et qu'ils s'en prennent aux vieux du quartier. Mais j'ai une soirée ce soir, je rentrerai tard. Tu fermera bien ta porte hein?"

Gauti

Il le regarde s'affairer d'un air inquiet, mais sourit à sa dernière remarque. "Ósvaldur, tu sais bien qu'ici personne ne ferme jamais sa maison à clé, nous ne sommes pas aux Etats-unis. Et oui, bien entendu, tu peux dormir ici, je vais te préparer la chambre d'ami." Avant de sortir de la cuisine, il s'arrête un moment et regarde Oz avec tendresse, il affiche un sourire rassurant, puis sort de la pièce.

(@Oz j'ai coupé la fin de ton message pour lancer la scène suivante.)